Cher lecteur, chère lectrice,
Il est 16h15. Je viens seulement de me souvenir que nous sommes vendredi et que vous auriez déjà dû avoir reçu ma newsletter… je ne spoilerai rien en disant que ça n’était pas le cas !
Bonjour,
Je suis Nathalie LONGEVIAL, romancière, éditrice externe et coach en écriture. Bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. J’écris ici en one shot, c’est-à-dire sans relecture. C’est un exercice très différent de celui d’écrire des newsletters en ayant un programme de publication. Ici, j’écris ce qui me passe par la tête à l’instant T. Il reste peut-être des fautes ou des coquilles, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.
Faut dire, qu’aujourd’hui, je n’avais pas vraiment envie de parler, la faute à une vilaine migraine qui s’est pointée en plein milieu de la matinée, alors que je ne l’avais pas conviée. Pourtant, aujourd’hui était un jour important pour certaines mamans.
Ce matin, ce sont les lycéens qu’on voyait entrer dans leurs établissements, mine sérieuse, stylo prêt, cœur qui bat. Les adolescents, les futurs bacheliers, la tête pleine de citations mal digérées, de plans en trois parties avec ouverture dans la conclusion, et de doutes. Mais quelque part, à quelques rues ou dans une voiture garée non loin, à la maison ou au bureau, il y avait aussi nous, les mères. Nous qui avons révisé avec eux les mouvements littéraires, les parcours associés et les textes, souvent d’un autre temps, et qui n'avons pas très bien dormi non plus. Nous, héroïnes discrètes, sentinelle de l’ombre, Maître Zen de dernière minute.
Nous avons été des coachs, des psychologues, des cuisinières de plats réconfortants, des vigies anti-stress et des maîtres Bouddha. Nous avons géré les doutes, les coups de blues, et parfois même, les petites rébellions de dernière minute (toute façon, je m’en fous, ça sert à rien de connaître ces textes).
Dans le passage du bac, il y a aussi, l’épreuve de l’émancipation. L’enfant grandit, affronte seul(e), s’éloigne un peu, prouve quelque chose. À lui-même, aux autres, à nous aussi peut-être. Et nous, mères de villes de provinces, nous savons certainement davantage que celles des métropoles, que le décompte est lancé : dans quelques mois, cet enfant, ce bébé, nous échappera pour vivre sa vie. Ailleurs, dans une autre ville, où il rencontrera des gens dont nous ne saurons rien, où il deviendra adulte et ça sera bien, oui ça sera bien, puisque c’est pour en faire un bel adulte qu’on fabrique des enfants.
Je n’ai pas très bien dormi la nuit dernière, mais ce n’était pas une véritable insomnie. Dans ma nuit, il y avait plus d’amour que d’inquiétude. Ce trac maternel, c’est l’autre versant du courage : celui de laisser faire, de ne pas souffler les réponses, de sourire quand on a envie de pleurer un peu, et dire “oui, tout va très bien se passer.” Le trac des mamans est unique : il est fait d'une étrange alchimie entre l'anxiété de la performance de l'enfant, l'impuissance de ne pas pouvoir faire l'examen à sa place et une tendresse devenue discrète, au fur et à mesure des centimètres inscrits sur le chambranle de la porte. C'est une tension palpable qui se lit dans les yeux le matin du grand jour, dans la main sur le genou pendant le trajet, dans les encouragements discrets devant le portail du lycée, et dans l'attente fébrile de ce fameux message : "c fini "
Alors aujourd'hui, je veux saluer toutes ces mères qui ont traversé cette matinée avec autant, si ce n'est plus, de stress que leurs propres enfants.
Bravo à toutes les mamans courageuses qui, sans avoir passé l'épreuve, ont assurément décroché une mention "Très Bien" pour leur présence !
Je vous embrasse, à la semaine prochaine,
Nathalie
C’est quoi votre trac de maman en ce moment ?
Je ne suis pas maman. Mais prof. Et j'ai le trac pour mes élèves 🙈
C’est exactement ça 😁: j’ai repassé le bac de français avec lui, coaché avec des entraînements en conditions réelles, remotivé quand il le fallait, appris à se mettre dans sa bulle pour se recentrer, bref le job des mamans. Lui et son frère, je les appelle mes petites sangsues 😅 car ils me pompent parfois toute mon énergie. Mais quelle satisfaction de les voir devenir de belles personnes pleines de promesses 🥰