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Cette semaine, il m’est arrivé une mésaventure qui m’a fait me pencher sur Instagram et plus précisément, sur le rapport que j’entretiens avec ce réseau social.
J’ai adoré Instagram. Vraiment. Je trouvais très poétique l’idée de se parler par photographies instantanées. Je trouvais génial de partager des idées, d’être inspirée, de découvrir de nouvelles photos chaque jour : le monde s’ouvrait et devenait illimité. La première photo que j’ai postée date du 25 novembre 2011.
Notre histoire, à Instagram et moi, ne date pas d’hier et pourtant, je n’ai jamais eu le sentiment d’y être à ma place. Mes photos n'ont rien à voir avec celles des influenceuses et je ne suis pas spécialement douée pour ça. La plupart du temps, elles ne sont ni retouchées, ni préparées et je ne fais pas 150 clichés pour trouver celle qui me convient. Au pire, j'en fais trois et puis basta, et dès qu’il a fallu « déployer une stratégie gagnante pour augmenter sa visibilité », la chose est devenue nettement moins fun. Au moins pour moi, même si, sans Instagram, aujourd’hui, je ne sais pas de quelle façon je mettrai mes livres en avant.
Depuis 2016, j’ai un compte « auteur » avec lequel j’ai difficilement réussi à conquérir 1500 followers et je fais partie de celles qui ont mis dix-huit mois pour passer de 900 abonnés à 1000.
Pourtant, je me plie aux injonctions des pros d’Instagram :
1) Une ligne éditoriale claire : Même si je ne sais jamais si j'en dis trop ou pas assez, si je ne poste pas le résultat de mes recettes de cuisine (c’est peut-être dommage, je cuisine très bien), ni mes créations en couture (sur ce coup-là, il vaut mieux que je ne montre rien), même si je ne poste pas de photo de mon intérieur (qui est pourtant canon), ni de photos de mon dernier fils (et ça, c’est vraiment dommage), je pense avoir une ligne éditoriale claire : je parle de mes écrits, de ce qui m’inspire, je raconte des histoires, de temps en temps je montre ma tête, parce que j’ai bien compris que les gens aiment ça : voir la tête des autres.
2) Garder le cap : Il parait qu’il faut devenir un expert dans son domaine, et moi, vois-tu, je suis experte dans mes textes et ma façon d’écrire, j’ai même lu plusieurs fois chacun de mes livres. Sois flexible, m’a-t-on dit, mais ne change pas de cap. Évolue, mais ne change pas de cap. Trouve un créneau et n’en sors plus, mais sors des sentiers battus, sans changer de cap. Oui, on ne te l’a pas dit, mais, pour réussir sur Instagram, il faut aussi avoir un Master 2 en arts du cirque.
3) Publier de belles photos : Le fond de commerce d’Instagram, c’est l’image, mais il ne s'agit pas de poster n'importe quelles photos ou vidéos. Il faut qu'elles soient jolies et qu'elles répondent aux critères du beau en vigueur sur Instagram à l’instant T et que tu fasses des réels, parce que maintenant sans réels, sur Instagram, tu n’existes plus.
4) Un feed harmonieux : oui, parce que si tu croyais que publier un paysage enchanteur, un chat qui râle, un bébé joufflu ou un livre à la mode suffisait à rendre ton compte populaire, et bien sache que tu te plantes. Il faut avant tout que ton feed soit harmonieux : couleurs, cadrages, sujets tout ça, tout ça…
5) Un réseau : Sans lui, Instagram, c’est compliqué. Alors, il faut s’abonner aux autres et non, il ne faut surtout pas espérer qu’ils le feront en retour. Il faut liker et commenter leurs photos et là non plus, ne pas avoir trop d’espoir de réciprocité.
6) Tu ne compteras pas ton temps : Trouver la bonne photo qui ira bien avec ton feed, la prendre, la retoucher, aller liker chez les autres pour qu'en retour ils viennent liker chez toi, commenter, répondre t'abonner à d'autres feed, trouver la bonne légende, le bon ton, la bonne heure de parution, le jour qui va bien, faire de la veille instagramesque, tout ça, prend du temps. Beaucoup de temps.
Alors, comment survivre à Instagram ?
Pour répondre , j’ai envie de te dire : fais comme tu veux !
Publie le matin ou le soir, tous les jours ou une fois par mois, en couleur ou en noir et blanc. Fais gaffe à toi, tu rencontreras des gens vraiment très bien qui ont à cœur de partager et de t’aider mais, sache que pour beaucoup, ça sera à sens unique, comme dans la vraie vie. Fais gaffe aux injonctions déguisées qu’on va te balancer à coup de hashtag.
Longtemps sur mon feed, il n’y a eu que des auteurs, des livres et des blogueurs littéraires. Le problème, c’est que j’en devenais aigrie. Voir tous ces gens qui réussissaient mieux que moi, plus vite, qui avaient plus d’abonnés et des commentaires dans tous les sens, me poussait à me poser trop de questions : pourquoi moi, ça ne marche pas ? Alors, j'ai diversifié mon IG et j’ai balancé de l’humour et de la cuisine, de la déco, de l’art, de la photo, de la méditerranée, des artisans joaillers, de l’info, de l’évasion. J’y ai mis des fleurs, du cinéma, du New-York et du Brooklyn, des jardins et de la philosophie.
Aujourd’hui, je ne poste que si j’ai quelque chose à dire. Pas tous les jours. La photo n’a pas toujours un rapport avec ce que je raconte en légende. Je n’ai pas un « taux de d’engagement » phénoménal, mais je crois que j’ai retrouvé un semblant de plaisir. C’est pas encore tout à fait ça, hein… mais j’ai bon espoir. Je suis triste que je vois que certains se sont désabonnés je suis triste de voir que certains qui ne font que jeter un œil sans jamais liker ou dire quoi que ce soit. Mon nombre d’abonnés ? Finalement, je m’en tamponne, je veux juste que les gens qui viennent me voir sur Instagram fassent la même chose que s’ils venaient chez moi : qu’ils s’essuient les pieds en entrant et disent bonjour de temps en temps. Et surtout, je fais attention à ne pas effacer mon super pouvoir : ma singularité.
Et toi, t’en es où avec Instagram ? L’avis des copines (et des copains) (peu de réponses cette semaine, comme quoi, c’est peut-être un sujet sensible)
Laurence : C’est compliqué
Claude : J’ai fait le tri récemment, et ça va bien. Merci.
Arielle : C’est un métier et c’est pas le mien ;-)
Mélanie : Je m’en sers surtout pour m’inspirer, mais comme je ne mets rien, je ne dois pas être inspirante.
Cécilia : Je suis très dépendante de ce réseau, mais je n’en ai pas d’autre !
Les frangins : En progrès !
Nathalie : En progrès grâce au coaching très efficace de ma fille de seize ans.
Bonne semaine, je vous embrasse !
bravo Nathalie, interessant sujet!
et les réseaux demandent une volonté de fer parfois, ne pas trop y aller, y aller oui/ non , je t'aime moi non plus , bref, le poison c'est la dose.
j'essaie comme toi d'y promouvoir mon travail évidemment mais aussi de m'amuser, l'idée c'est de voir du beau, du marrant ou de l'interessant.
le livre de Aurélie Moulin est le meilleur, de très loin sur le sujet. allez Forza !!!
Très inspirant. Oui Instagram est compliqué. Le plus dur est de prendre du recul pour rester dans le plaisir du partage, sans se préoccuper des performances. Regarder ce que font les autres, sans frustration et sans chercher à faire pareil. Tu as raison quand tu dis qu’il faut avoir un truc à dire. Je pense que les autres ressentent quand on est vraiment dans le partage et la générosité. Avoir un autre canal de partage et d’expression aide beaucoup à prendre le recul nécessaire. C’est ce que je ressens grâce à ma nouvelle newsletter 😊