Chers lectrices et chers lecteurs,
Dernièrement, Tanh, est allé voir Inside Out 2 avec ses soeurs en avant-première. Vice Versa (en français), c’est l’histoire de Riley, une jeune fille aux prises avec ses émotions. Elle est maintenant une ado et doit faire face à l’arrivée envahissante de nouvelles émotions.
À la sortie de la séance, mes filles ont demandé à leur frère quelle était l’émotion qui présidait sa vie en ce moment. L’ennui, a-t-il répondu (typiquement adolescentesque n’est-ce pas ?) Et celle de maman ? ont-elles demandé. La première émotion est venue sans qu’il ait besoin de réfléchir : la Joie. Ce qui m’a fait plaisir car, après la légèreté que j’avais envie de retrouver l’année dernière, cette année c’était la joie. Ça tombait bien (faut-il encore vous dire à quel point les Vision Board fonctionnent ?) Qui ne voudrait pas ressentir son pétillement ? Sa luminosité ? Avec la joie comme coéquipier tout semble beaucoup plus facile, n’est-ce pas ? La deuxième en revanche m’a fait m’interroger. C’était la Peur. Je croyais pourtant bien la cacher celle-là, mais il est vrai que je m’inquiète beaucoup… surtout pour lui.
Bonjour,
Je suis Nathalie LONGEVIAL, romancière, éditrice externe et coach en écriture. Bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”.
Accepter ses émotions, c'est un peu comme apprendre à vivre avec une bande de colocataires excentriques.
Il y a Tristesse : L'Artiste Sensible
C’est une colocataire qui a besoin de moments de solitude pour écrire son prochain chef-d'œuvre mélodramatique. La tristesse favorise l'introspection et la croissance personnelle, un peu comme un palier, elle nous aide à nous adapter à de nouvelles réalités et à développer notre résilience émotionnelle. Donnons-lui l'espace dont elle a besoin. Permettons-nous de pleurer ou de nous apitoyer un peu. C’est normal et même sain de le faire si on ne reste pas “en boucle”. Tenir un journal ou regarder un film triste permet de lui donner une sortie créative (ou une bonne excuse).
La Colère : Le Guerrier Intrépide
Vivre avec Colère, c'est comme avoir un dragon domestique. Il peut être puissant et protecteur, mais comme tout dragon, il faut apprendre à le maîtriser. Grâce à la colère on apprend à connaître nos limites et ce que nous ne voulons ou ne pouvons plus accepter. la reconnaître, c'est le premier pas, même dans un monde où la bienveillance fait rage. La colère a le droit d’exister et a toute sa place, car elle nous pousse à (ré)agir en situation d’injustice. C’est plutôt pas mal. Respirons profondément, faisons du sport ou écrivons, parlons de ce qui nous énerve avec quelqu’un en qui nous avons confiance pour que le dragon intrépide rentre dans sa caverne… jusqu’à la prochaine fois.
La Peur : Le Coach de Sécurité
Quand Peur intervient, c'est comme si notre parent ultra-protecteur faisait son come-back. Elle veut notre bien et active notre instinct de survie en cas de menace. Le problème, c’est que parfois, elle exagère. La peur nous force à découvrir qui nous sommes et nous permet de déclencher des réponses face aux dangers. Ce qui est bien avec la peur, c’est qu’elle nous rend fier de nous lorsqu’un cap est passé. Prenons le temps de reconnaître nos peurs et de comprendre d'où elles viennent. On peut en parler à quelqu'un pour les relativiser car la peur n’est jamais aussi grande que quand on la garde pour soi, parce qu’elle est irrationnelle et remonte à notre commencement. Et, parfois, simplement mettre des mots sur les peurs peut les rendre moins effrayantes.
La Plainte : Le Champion du Monde du Mécontentement
Nous avons tous un peu de ce champion en nous. Il nous apprend à identifier et à éviter des situations ou des comportements qui ne nous conviennent pas ou que nous trouvons injustes. L’exprimer, c’est prendre conscience de ce qui doit être changé dans notre vie personnelle ou professionnelle et s’avère être un puissant outil pour le changement et l’évolution, mais il ne faut pas tourner en rond ! Adoptons son style, mais pour s'en moquer gentiment. Au lieu de dire "Encore de la pluie, j'en ai marre !", essayons "Je vais bientôt devenir amphibie avec toute cette pluie, appelez-moi la Reine Nyai Loro Kidul !" Un brin d'humour peut transformer une plainte en une blague légère.
L'Anxiété : La Reine du mélo
L'anxiété adore les scénarios catastrophes. Elle nous avertit de dangers potentiels ou de situations qui nécessitent toute notre attention. Elle nous prépare à faire face à des défis et à prendre des mesures préventives. Une certaine dose d'anxiété peut améliorer nos performances, nous motiver à nous préparer pour des événements importants, et nous protéger en nous incitant à éviter les situations à risque. Quand notre esprit commence à tourner en boucle, imaginons-le comme un cinéaste dramatique qui en fait trop et est en train de fabriquer un film de seconde zone. "Oh là là, Spielberg, calme-toi avec les effets spéciaux !" En se moquant de ces pensées dramatiques, elles perdent un peu de leur pouvoir. Non ?
L'Ennui : Le Maître du Temps Suspendu (et de l’adolescent)
L'ennui peut transformer une minute en une éternité. Il nous pousse à chercher de nouvelles expériences et à éviter la stagnation, nous alerte que nous avons besoin de stimulation et de défis pour rester engagés et épanouis. Il est un formidable moteur de créativité, nous incitant à explorer de nouvelles activités. Pour désamorcer cet ennemi du temps, donnons-lui un rôle comique. Imaginons par exemple que nous sommes dans un sketch où tout se passe au ralenti. "Et voici la scène où je regarde l'herbe pousser… en super slow-motion !" Un peu de second degré et l'ennui devient une source d'amusement.
Et enfin, la Joie : La Diva
Je l’ai mise à la fin pour dégonfler son ego. Elle est toujours la bienvenue mais ne doit pas gommer toutes les autres émotions qui font aussi la vie. S’il n’y avait qu’elle, tout serait superficiel. Elle nous permet de nous sentir vivant et comblé, elle favorise notre bien-être, mais elle ne peut pas être là tout le temps au risque d’être surmenée, de s’étioler et de n’être plus que l’ombre d’elle-même et le retour à la réalité n’en sera que plus difficile. Attention à ne pas transformer chaque petit succès en carnaval de Rio, sinon, la joie n’a plus aucun sens.
Accepter ses émotions ne signifie pas les nier ou les minimiser, mais plutôt, faire la paix avec elles. C’est comme organiser une fête où chaque invité aurait sa place, même ceux qui sont un peu bizarres. La clé, c'est la reconnaissance et l'acceptation de toutes. Ne les rejetons pas, ne les ignorons pas. Apprenons à les écouter, à les comprendre et à leur donner une place sans qu'elles ne prennent toute la place. Parlons-en, écrivons, méditons, dessinons, courrons : trouve ce qui fonctionne pour toi. Et surtout, garde une touche d'humour pour désarmer les émotions de leur potentiel destructeur.
Je vous embrasse, à la semaine prochaine !
Docteur Nathalie et ses deux émotions
Et vous, quel colocataire régit votre vie en ce moment ?
Ce qu’en pensent les copines (et elles sont très créatives en matière d’ émotion ;)
Céline : ici c’est anxiété en ce moment qui préside et joie arrive derrière 😅😘
Victoria : Sérénité
Cathy : la dispersion (est-ce une émotion ?)
Amal : le goût de la justice et de la liberté
Pirekemoa : La couture ! Oui mais la couture des émotions, genre à les ranger à leur place pendant que je crée des canaux de distribution d’ou elles ne devront pas s’échapper… la céramique est un outil, l’aquarelle botanique…
Caroline : En ce moment pas mal la colère ! Je me sens comme un lion en cage !
Zutetflûte : la déprime (la tristesse ?)
La peur dissimulée derrière une bonne dose d’optimisme. Je ne veux pas que cette peur affecte ma famille. J’ai peur des résultats des examens que je vais passer cette semaine et que j’attends depuis deux mois et demie. J’ai beau avoir décidé que ce serait une fausse alerte et faire semblant, parfois elle m étreint , la garce, dans ma voiture lorsque je suis seule. Mais bon, ça ne sera rien. Et ça ne gâchera pas les vacances!
Colère et anxiété sont mes colocataires du moment, ça dure depuis un bout de temps et la situation politique n’arrange rien… j’essaye de mettre de l’autre côté de la balançoire le plus de joie possible, mais difficile de revenir à un état équilibré…