Ça s’est fait indépendamment de ma volonté. C’est arrivé en même temps que mon corps a commencé à se flouter.
Un jour, je me suis mise au sport. Inutile de m’applaudir, attendez un petit peu. L'important n'était pas que je me sois mise au sport, l'important était que je continue d'en faire. Parce que l’année d’avant je m’y étais déjà mise aussi et ça n’avait duré qu’un mois et demi.
Je disais tout un tas de choses sur les salles : tous ces gens qui font la course au plus beau legging, la plus belle brassière c'est pathétique. Les salles, ça pue (non, pas du tout) y'a trop de bruit (ça c’est un peu vrai). Tant qu'à faire, autant faire du sport à l'extérieur (c'est pas faux). Je disais "Moi vivante j'irais jamais". (Ne jamais dire jamais !) On m’a mise avec la coach la plus âgée de la salle (elle devait avoir mon âge) (ok sans doute était-elle plus jeune, mais c'était quand même la plus âgée des coachs) Elle avait un corps de rêve et je me suis dit « quand j'aurais envie de m'arrêter, je penserai à son corps et là, et je continuerai ».
Cette année-là, j’ai découvert qu’il y a des sports que l’on ne peut pas commencer sur le tard. le Sh’Bam par exemple. Tu connais pas le Sh’bam ? Sur le papier, c’est génial : un mélange de danse et de Fitness. On te promet de te défouler en dansant et de perdre 500 calories en 45 minutes. Tentant, non ? Ouais. Le problème c’est l’acquisition de gestes techniques complexes. Impossible de faire les enchainements qui ne semblaient poser aucun problème aux quadras, j’étais toujours à contretemps. Et en plus il fallait compter en dansant, mais pas 1,2,3, 1,2,3 non, ça faisait 1234567/1234567… J’ai laissé tomber.
J’ai décidé de travailler mes abdos. Objectivement, je croyais que je n’en n’avais plus, qu’ils avaient disparu quelque part, dissous dans le jambon de Bayonne, la sangria ou les padrones. Je croyais que j'allais souffrir en les redécouvrant, mais quelqu'un de très gentil m'avait soufflé le nom d'un truc homéopathique à prendre, censé faire disparaitre les courbatures, truc que j'ai acheté illico. Ça marche du tonnerre ! Même, pas ouvert et rangé sur l'étagère, ça fonctionnait. Les courbatures se sont arrêtées au bout de deux séances. Steph, ma coach au corps de rêve, disait que ça n'avait rien à voir avec le truc homéopathique que je ne prenais pas, mais que c'est parce que je travaillais mes muscles avant (oui, mais quand, avant ? Je vous le demande) J'ai eu des doutes. Peut-être que mes muscles n’avaient jamais existé...
Steph elle me disait quels mouvements enchainer. " Et surtout, compte-les" qu'elle disait. Les sportifs, ils aiment compter. Ils aiment compter parce que "ça aide à tenir". Je suis une bonne élève, même si je n’aime pas les maths, alors j'ai compté. Il fallait le faire jusqu'à dix. Et tenir jusqu'à dix, c'était pas la mort non plus, mais à un moment, j’ai perdu le fil. J'en étais à 5 mais mon cerveau a compté neuf. Sans doute la zone de mon cerveau qui était censée compter mes mouvements était-elle la même que celle du mouvement en question. Mon souffle s’est emballé, mes joues sont devenues rouges, j’étais à deux doigts de défaillir. C'est là qu'elle m'a dit "on s'en fout de la rapidité, ce qui compte c'est l'intention que tu mets dans le mouvement. Ralentis le rythme." Bon sang mais ça changeait tout. L’intention. Alors j’ai mis de l’intention.
Elle m'a parlé de squat, de crunch, de twist, de trx et de rpm. Mon cerveau s'est fait des noeuds (en fait je crois que c'est lui qui devrait faire du sport) il n'a retenu que "crunch". Il a imaginé le Crunch craquer sous mes dents. (Vous sentez l'effet que ça fait ?) Stéph, elle disait que tout est une question de mental : "10 crunch, c'est possible". Je n'ai pas voulu démentir et me suis promis de croquer 10 carrés d'un coup, mais bon, après les 10 trucs qu'elle me demandait de faire. Eh oh, quand même… À 6 j'ai cru défaillir à nouveau. Elle m'a dit qu'il fallait que je me concentre, que je serre mon périnée que je retienne mes urines et mes gaz, mais j'avais pas envie de faire pipi quant à mes gaz, pas envie non plus (de toute façon, je n'ai jamais de gaz, je suis une princesse) c'est pour ça que je n'y arrive pas ! (A t-on déjà vu une princesse faire du sport ?)
J’ai décidé d’aller à la piscine. Séance à 9h30. 9h30 ce n'est pas l'heure des quinquas (ni celle des quadra ou des trentenaires)(elles ont autre chose à faire sans doute), avec moi, il n'y avait que des vieilles dames, beaucoup plus vieilles que moi. Si, si, si et j'ai donc eu un petit aperçu de ce qui m'attend, mettons, dans quinze ans. Dans quinze ans je porterai un maillot noir, ultra gainant (avec des coutures bien serrées le long des hanches), voire quelques froufrous autour de la taille et un bonnet sur la tête (j’aime bien ceux avec de grosses marguerites en plastique accrochées dessus, pas vous ?) Donc j’étais là, au milieu d’elles à attendre que le bassin ouvre. J'étais la seule à avoir pris une douche, j'avais froid, la chair de poule, la peau marbrée, la pointe de mes seins au garde à vous. Ce jour-là, j'avais décidé de me donner à fond (histoire que l'instructrice ne m'assimile pas, par effet collatéral involontaire, à la même catégorie que mes collègues de piscine)(c'est déjà pas facile, à la piscine puisqu'on ne voit que mes cheveux blancs). J'ai donc gesticulé en version XXL, au milieu de toutes les mamies qui gloussaient en sautillant d'un pied sur l'autre.
Dès le départ, c'est parti sur les chapeaux de roue. Depuis le bord du bassin Éléna (appelons l'instructrice Éléna pour des raisons évidentes de confidentialité ), Éléna me regardait par intermittence pour être tout à fait sûre que je suivais le rythme.
Moi, ça allait, mais mon corps était à deux doigts de crier STOP ! Mon café a tenté par tous les moyens de s'extraire de lui dès les premiers exercices. Ensuite mes joues ont décidé de faire un concours sans me prévenir : celui de la rougeur, j’ai même pensé qu'elles allaient exploser. Des litres de transpiration dégoulinaient dans mon dos (et sentir des litres de transpiration dégouliner dans son dos alors qu’on est dans une piscine, ça n’arrive pas à tout le monde)
Depuis le début de la séance, mes yeux accumulaient les allers-retours vers la pendule accrochée à droite. 9h40, 45, 56. Je ne sais pas comment mon corps et moi avons tenu jusqu'à 10h15.
À ce stade-là, il me restait la marche à pieds, parce que courir, je ne l’avais jamais fait et j’allais pas commencer, donc la marche à pieds, c’était bien. On m’a dit que ce n’était pas suffisant. Y avait le vélo aussi mais uniquement s’il était bleu-vert, avec des pneus blancs et un petit panier en fil de fer pour y déposer mes courses. Et seulement s’il ne pleuvait pas.
Au pays basque… c’est pas gagné !
Changement de programme
Quand j’ai lancé ma newsletter j’avais opté pour le vendredi à 16h, mais le vendredi en fin d’après-midi, il y en a beaucoup à lire. Et puis, quand je regarde mes stats et vos commentaires, il me semble que vous la lisez le samedi. Donc la semaine prochaine je l’enverrai le samedi matin. Vous la lirez entre votre boisson chaude préférée, vos sardines (message personnel), vos croissants (message personnel bis) ou la lecture de votre journal préféré. Et puis ça lancera le week-end ! Vous en pensez quoi ?
Les vrais écrivains
Discussion avec mon fils, quinze ans, dans la voiture alors que pendant notre trajet de trois heures nous écoutons un livre au programme de 3ème.
-En fait les écrivains, ils n’écrivent que s’ils ont eu un choc, un traumatisme, que s’il leur est arrivé quelque chose d’important… me dit-il.
On écoutait L’enfant de Noé d’Eric-Emmanuel Schmitt.
-Beh, non, regarde, moi, il ne m’est rien arrivé et puis, il y a plein d’écrivains à qui il n’est rien arrivé de super important et qui écrivent quand même.
-Mais moi je te parle des vrais écrivains…
-Et donc ?
À ce niveau-là, je n’en menais pas large. Que moi je sois persuadée de ne pas être une véritable écrivaine, ça passait, mais que mon fils, pour qui je suis encore la femme la plus extraordinaire au monde le pense, ça n’allait plus du tout.
-Toi? Mais bien sûr que tu as vécu un truc très important, t’es un vrai écrivain!
(ouf)
-Toi ton truc super important, c’est quand tu m’as adopté !
La question de la semaine
Et toi, question sport, tu en es où ? Salle ou pas salle ? Yoga ou marche à pieds ? L’été uniquement ou tous les jours absolument ?
Allez, je vous embrasse
Vous avez aimé ma newsletter ?
N’hésitez pas à la partager.
Pauline : "Le samedi c'est une bonne idée, sinon pour le sport, je pense que vous le savez ahah. Inscrite à la salle, une séance et puis c'est tout. Mais on croise les doigts pour Mars"
En ce moment je marche beaucoup grâce à la réforme des retraites!
J’ai juste lu et pas pu encore écouté ( je suis au taf dans un bureau partagé) mais je sens que je vais bien rire ...
sinon oufff mister T n’a pas assuré la promotion d’Hubert .