Bonjour et bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. Je suis Nathalie LONGEVIAL, écrivaine, romancière et coach en écriture.
Si vous la recevez aujourd’hui, c’est que vous vous y êtes abonné.e via mon compte Instagram ou par mail. Vous pouvez, à tout moment, choisir de vous désinscrire en cliquant sur le lien en bas de la newsletter.
Merci aux nouveaux venus de s’être joints à nous. N’hésitez pas à commenter la newsletter : je serai ravie de vous lire et de vous répondre et partagez la si vous pensez qu’elle peut plaire à d’autres 😉
Dernièrement, et à plusieurs reprises, j’ai été confrontée au problème des cases. Vous savez, ces petits carrés dans lesquels on voudrait nous ranger ? J’y suis confrontée parce que le monde de l’édition est particulièrement friand de ces cases. Voyez-vous, il faut pouvoir ranger les livres d’un auteur sur la bonne étagère dans une librairie.
La semaine dernière, une amie qui venait de visionner une de mes interview réalisée en avril m’écrivait “pourquoi te définis-tu comme autrice de feel-good ? Tu écris des tas d’autres choses, je suis bien placée pour le savoir…”. Je suis bien placée moi aussi, alors, j’ai laissé la question en suspens, parce que le problème dans le monde de l’édition, c’est qu’il faut se définir dans un genre. Surtout les femmes d’ailleurs. Surtout celles de plus de cinquante ans, il me semble. Alors les indépendantes, je vous laisse imaginer.
Dimanche dernier, à l’occasion du salon Livre en famille à Saint-Pée-sur-Nivelle, j’ai participé à la table ronde autour des livres qui nous font du bien. “Et donc, m’a-t-on demandé, c’est quoi pour vous un livre qui fait du bien ?” Voilà une question qui était intéressante car comme on l’a vu la semaine dernière, tout le monde n’a pas la même définition. “Ça peut être un livre qui fait pleurer, comme Semer des graminées, ça peut être un livre qui fait peur, comme La Petite ritournelle de l’horreur de Cécile Cabanac, et ça peut aussi en être un qui se termine bien comme celui de Cécile Briomet, Mon monde en équilibre. Un livre qui fait du bien, c’est simplement un livre qui répond à notre besoin du moment”, ai-je répondu. Dans l’assistance, les gens ont donné leur vision des choses et le mot feel-good n’a que très peu été prononcé.
Mercredi, lors d’une séance de dédicace commune, l’une de mes partners in crime a encore enfoncé le clou. Elle expliquait avoir laissé entendre à sa maison d’édition qu’elle envisageait d’écrire une histoire d’amour (elle n’a pas prononcé feel-good elle non plus) et elle a dû faire face à une levée de boucliers : quoi ? On se tue à te faire une réputation dans ton genre favori et maintenant tu voudrais en sortir ? Faudra songer à prendre un pseudo !
Et moi, dans tout ça ? J’ai quelques difficultés avec les cases, sauf celles des mots fléchés (j’adore les mots fléchés) et j’avoue en avoir un peu assez d’entendre dire qu’il faut savoir y entrer (et ne plus en sortir). Parce que moi, je ne sais pas. Ces contorsions ne sont plus de mon âge. Ça coince aux entournures, d’autant que, du plus loin que je me souvienne, je n’ai jamais réussi à me contenter d’une seule. À la marelle, le marche sur les lignes. Je peux même dire que je n’ai jamais vraiment eu l’impression d’être enfermée dans une case. Mes études ne m’ont servi à rien dans ma vie pro, j’étais cheffe d’entreprise mais avec quatre enfants, j’avais une mini malgré le nombre de mes enfants, je pouvais en avoir mais j’ai décidé d’adopter mon quatrième, j’avais une immense maison à la campagne sur 42 hectares de terrain, j’ai déménagé en ville sur 400 mètres carrés. Bref des exemples, je pourrai en trouver des dizaines.
Mais dans ma nouvelle vie, je merdouille.
Oui, je merdouille. Notez bien que j’ai essayé, je veux dire, vraiment essayé. Je me suis recroquevillée pour rentrer dans une case, j’ai fermé les yeux et bouché mes oreilles pour ne pas entendre le chant des sirènes qui m’attirait vers des contrées éloignées, mais voilà, y a rien à faire. Je ne suis pas autrice de feel-good. Ou du moins, pas que. C’est dommage parce que ça ne plait pas du tout aux maisons d’édition et à leurs lignes éditoriales qui voudraient que leurs auteurs se contentent d’un genre et s’y cantonnent.
Franchement ?
Je ne sais pas ce que j'écris. Je ne sais même pas si je peux agir dessus (en vérité, je sais que je ne peux pas, les histoires me choppent par le colbac et ne me lâchent plus jusqu’à ce que je les ai terminées). J’écris aussi bien de l’auto-fiction que du roman de littérature blanche, des nouvelles, que du roman historique, du jeunesse que des posts et des newsletters. Je ne sais pas d’où ça vient, c’est peut-être un reste du bavardage qui hantait mes bulletins scolaires.
Quand j’ai commencé l’écriture de Des Papillons sous oxygène, je pensais qu’il serait exploité dans le genre roman contemporain du genre de ceux de Agnès Martin-Lugand par exemple (c’est bon, c’est juste pour vous donner un exemple, je ne me mesure pas du tout à elle). Et puis, il a été publié par la maison d’édition dans la catégorie Pop Littérature et j’ai appris que c’était leur ligne feel-good. Je suis restée un peu décontenancée parce qu'il n'échappe à personne que la notion de feel-good n'est pas des plus élogieuses (commande d'édition, livre vite écrit, sans recherche stylistique, sans réel intérêt, un livre à oublier dans le train). Mais, maintenant, quand je parle de lui je le classe aussitôt dans la catégorie feel-good : pas la peine de me cacher derrière mon petit doigt. Pour Rendez-vous à Héyo ? Pareil.
Sauf que mon prochain roman n’entrera pas dans cette case. Et pour ne rien arranger, il sera difficilement classable. Un roman historique ? Pas vraiment. Un roman de littérature générale ? Non plus. Et donc, tu vas le ranger où, ton bouquin ? Oui, parce que tu comprends, les libraires c’est important pour eux… Et pour les lecteurs aussi. S’ils ont aimé Rendez-vous à Héyo, ils voudront retrouver la même veine dans ton prochain roman…
Alors, je vais peut-être prendre un pseudo ? Oui, mais si tu fais ça, tu t’assois sur les lecteurs qui aiment ton style, ton univers et tes problématiques…
Ok. Ok. Ok.
Je fais donc le voeu : que mes lecteurs aiment mes trois prochains romans qui ne seront pas du feel-good. Et pour le quatrième ? Ils l’aimeront, c’est la suite de Rendez-vous à Héyo.
Et vous, les cases, vous avez un avis dessus ? Avez-vous l’impression d’y être enfermée ? D’en être prisonnière ?
Ce qu’en pensent les copines
Célia : J'ai longtemps tout fait pour bravement rentrer dans les cases... jusqu'à ce que je comprenne que j'avais tout à gagner de ne surtout pas y rentrer!
Claude : Je n'aime pas les cases, sauf celles des mots croisés. Je crois avoir été souvent à côté des cases, je résiste encore, la case septuagénaire est un gros mot, senior c'est guère mieux. C'est de famille ma mère non plus n'aimait pas les cases. Être dans une case c'est être catalogué et c’est pas ce que je préfère.
Gaëlle : Oh, les cases 🙈 Ça rassure les gens de pouvoir catégoriser les autres. Pourtant vu le bazar qui règne tout semble prouver que ça ne fonctionne pas 😂 Je suis pour la pagaille. Du moment qu’elle est joyeuse 😊
Cathy : Sautons donc de cade en case comme à la marelle, parfois en déséquilibre re sur un pied, parfois jambes bien écartées pour reprendre son élan, et de saut en saut nous atteindrons le paradis !
Marie-Anne : passer d’une case à une autre pour les comprendre tout au long de sa vie ne pas rester bloquée être curieuse, quelquefois la case est immense et on peut y rester si elle nous plait : la case maison cocon.
Cécilia : Ouh la la l’histoire des cases…
J’ai passé 45 ans à me forcer à y rentrer, et c’est FINI ! Plus jamais je ne m’y contraindrai, dans l’espoir (vain) d’y trouver l’approbation et la compréhension. Aujourd’hui je travaille chaque jour à n’être que moi, sans m’en excuser ! Je suis très fière d’être sur ce chemin, c’est à la fois surprenant et fort intéressant. Je vous souhaite a tous-tes de sortir des cases ! De trouver votre chemin !
Nadège : Tout le monde aimerait bien ne pas être dans une case, mais dans la vraie vie, ce n’est pas si évident…
Marie : Plus tu vieillis et plus on t’encase ! Alors je m’échappe, je m’envole … liberta liberta… des ailes et du coeur.
Nathalie : Pouh … des cases on n’y échappe pas malheureusement !!
Si les gens pouvaient arrêter de « casifier » !! 🙏😘
Christelle : Je n'ai jamais aimé cette faculté bien française de tenter de mettre de étiquettes, de mettre les.gens dans des cases, je suis trop ronde pour les cases carrées, trop carrée pour les cases rondes, .... mon remède ? Explorer de nouvelles choses sans cesse, personnellement et professionnellement, (à 54 ans je viens de démarrer mon 6eme métier), et puis.... et puis.... et puis, je prends un malin plaisir à aller où on ne m'attend pas ! Je choisis mes combats, et quand on me pense malléable, je me réveille pour ce qui compte vraiment, je montre les dents.
Marie Aline : Comme j’ai tout fait dans un tempo différent de ma génération je n’ai pas l’impression de rentrer dans une case. Peut-être à tord ? Peut-être que je vais découvrir en lisant ta News letter que je suis bien plus enfermée dans des cases que ce que je pensais ?
Christelle : Comme dirait l'autre : à force de vouloir nous faire entrer dans le moule, on devient tarte !
Dès qu’on fait face à une autre personne finalement ont est rangé dans une case, toujours, quelque soit nos choix ou préférences c’est par rapport à une case finalement…
j’ai espéré souvent ne pas être dans l’une ou l’autre puis finalement je crois qu’il faut réussir à détruire personnellement cette perception de case, les cases c’est un peu comme les choix, ne pas en faire s’en ai déjà un… alors accepter et déconstruire et la seule solution que j’ai trouver pour les éviter ✨
Tu merdouilles ???!!! Bah dis je veux bien merdouiller comme toi !
Peut-être te faut-il regarder ce que tu as fait et non pas ce que tu n’as pas ( encore) réalisé ? Et tant pis / mieux (?) si ça rentre pas dans les cases, ça montre ton vrai don pour ciseler les mots 😘