Cette semaine, j’ai eu envie de faire ce qui était courant au temps glorieux des blogs. Ça s’appelait un Open Blog, à cette occasion, on invitait quelqu’un à écrire un post ou à prendre les manettes du blog pendant quelques jours. Dans cette idée, aujourd’hui, je vous partage une lettre reçue dimanche dernier d’une lectrice. Cette lettre m’a beaucoup amusée, m’a réconfortée et m’a parfois donné les larmes aux yeux. Surtout, elle m’a prouvé à quel point le monde est petit et que l’amitié ne vaut que si elle est partagée. N’hésitez pas à m’écrire : j’adore ça !
Bonjour,
Je suis Nathalie LONGEVIAL, romancière, éditrice externe et coach en écriture. Bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. Nous accueillons aujourd’hui parmi les abonnés à la newsletter : Olivia, Yuriko, Claire, Mélanie, Constance, Rosemarie, Fabienne, Coralie, L, Sophie, Vincent, Véronique, Audrey et Harriet.
Chère Nathalie,
Lors de mon récent séjour à Calella de Palafrugell et Begur, j'étais avec une amie. La veille du départ, elle m'a demandé si j’avais un roman intéressant à lui prêter, j’ai répondu que oui et j’ai emporté « Les papillons sous oxygène », qu'elle a commencé le premier soir. Le lendemain, quand je lui ai demandé ses impressions, elle m'a dit qu’elle adorait vraiment la façon dont étaient présentés les choses et les personnages ! Qu'elle allait avoir beaucoup de plaisir à plonger plusieurs jours dans ce chouette roman ! Ça m'a fait plaisir.
Ce jour-là, nous avons marché de Calella à Tamariu par le Gr 92... L’aller/retour, des paysages à couper le souffle, mais un parcours un peu ambitieux ; 6 heures et beaucoup de dénivelés ! C’est pour dire que nous avons eu le temps de bavarder... Je lui ai alors dit que je connaissais un peu l’autrice du roman...
Sans entrer dans beaucoup de détails, je lui ai dit que nous étions dans la même classe au lycée, mais que nous nous étions perdues de vue. Puis je lui ai parlé du Salon du livre en 2021 où je t'ai reconnue sans oser venir te parler, et de « L'heure magique* » à Agen l'été suivant où je t'ai aussi reconnue sur un croquis... Et du fait que je t’avais alors contactée et que tu avais été sympa et réceptive. Je lui ai dit ce que, par déduction puis par la lecture de ton blog, j'avais compris : que tu avais épousé ton amoureux connu à 16 ans et que vous aviez réalisé ensemble votre réussite professionnelle, ouvrant et gérant de nombreux salons de coiffure. Que vous êtes toujours ensemble, que vous avez 4 enfants. Que bien plus tard, peut-être après un burn-out, vous avez changé de région et toi de projet professionnel, et que vous vivez maintenant à Bayonne. Que ton blog, à la plume si habile et drôle m'avait passionnée. Qu'il me semblait que tu avais été repérée et publiée grâce à ce blog justement... Et que depuis, tu continuais à écrire et que tu étais, soit éditée, soit auto-éditée.
Je lui ai dit qu'avant « Les Papillons sous oxygène » et « Rendez-vous à Héyo », tu avais écrit des livres autobiographiques immensément touchants, sur le cancer et la mort de ton père et sur le parcours de l'adoption. Là je lui ai expliqué que vous aviez choisi d' adopter votre quatrième. Et que ce petit garçon avait un déficit visuel...
J'ai continué en lui parlant de tes newsletters que je lis chaque semaine depuis 2 ans et qui me frappent toujours droit au cœur... Sans doute parce qu'elles ne sont légères qu'en apparence et également parce que les thèmes me concernent, vu que nous avons le même âge... Et sans doute parce que je me trouve sans arrêt des points communs avec toi ! Par exemple, ton fils s'appelle Victor, comme mon aîné ! Je suis du mois d'août 68... Je vis à Pujols à 60 m de la rue de la Fontaine du bourreau... Et encore plus improbable : pendant un voyage au Vietnam avec une famille ayant adopté leurs 2 petits garçons à cet endroit, je suis allée devant l’orphelinat de Ba Vi, où tu as rencontré ton fils ! Mais sans toutefois y entrer...
En résumé, je lui expliquais que, sans le vouloir, j'avais presque toujours l'image du paysage ou du lieu que tu évoques... que c'est un peu perturbant mais que cela crée une réelle proximité avec toi.... Bon, je ne lui ai quand même pas fait croire que je savais où se trouve Héyo !
Au bout d’un moment, elle m'a dit :
« - Wouaw, c'est presque une vie exemplaire ! Côtoyer une personne comme ça, ça peut mettre la pression ! Elle vit au Pays Basque, elle a des enfants artistes, elle écrit, elle vend ses bouquins, elle fait des newsletters topissimes... Elle avait choisi le bon mec dès le lycée ! C’est un peu une connasse...
Ça m'a fait sourire, et j'ai poursuivi :
- Ah, j’ai oublié de te dire, il y a quelques mois, elle s’est remariée symboliquement avec son homme, pour leurs 40 ans d'amoureux !
- Ah, oui ! C’est une connasse ! »
Fou rires !
En réalité, on était, on est en aaaaadmiration, totaaale !!!
Christine,
PS :
Je ne lui ai pas encore dit, mais je peux le faire dorénavant que « Rendez-vous à Héyo » est disponible en livre audio sur (par exemple) Spotify !!!! Je pense que ça va l'a-che-ver !!!
*exposition de ma fille, Inès Longevial, au Musée des Beaux-Arts d’Agen.
Mais c’est à croire que c’est toi qui a écrit cette lettre. Romain Gary, sors de ce corps!
Mon mari vient de me demander pourquoi je rigole toute seule. Le texte de ton amie est très émouvant et la chute est si drôle. Je n’arrête plus de rire.