S’il est une tradition à laquelle je succombe chaque année, c’est d’établir la liste de mes envies, une liste de promesses, de possibles, une liste de ce qui me porte quand ça tangue. Certains appelleront ça des résolutions, d’autres des objectifs, mais comme ce sont des mots très connotés “résultats” (et que personne ne tient ses résolutions), je leur préfère le mot “envies”. Il y en a des ambitieuses, des rigolotes, des faciles à réaliser. Il y a des challenges personnels, des envies futiles, des importantes qui font semblant de ne pas l’être, et des anodines qui se la pètent. Il y en a que je ne réaliserai jamais et d’autres que je renouvèlerai dix fois dans l’année. Peu importe en vérité, il n’y a aucune pression, parce que ce que j’aime c’est leur variété. Et les rayer, au fur et à mesure.
Je vous montre ?
Danser le tango, me baigner le 1er janvier, publier un roman en avril et un autre en septembre, aller à Madrid, à Marseille ou à Lyon avec mon amoureux, faire du bateau et ne pas avoir peur, boire un Cosmo glacé comme à Brooklyn mais sans y aller, adopter un chat qui ne voudrait jamais sortir même quand on laisse les portes ouvertes, aller au cinéma une fois par mois, rattraper mon retard en lecture sans acheter de nouveaux livres, regarder le soleil se lever sur la mer et se coucher sur l’océan, marcher le nez au vent, se moquer qu’il pleuve ou non, rejouer du violoncelle, faire un road-trip en camping-car, écrire des cartes postales même quand je ne suis pas en vacances, faire du sport et aimer ça, pique-niquer sur la plage, dormir dans une cabane en haut des arbres, ou dans une yourte, ou un igloo (non, pas dans un igloo), aller chez Passard, dormir au Miramar et manger des calamars, faire des rimes et me prendre pour un poète, tordre le cou à mon syndrome de l’imposteur, apprendre le basque, être banckable, faire une nuit blanche et danser sur les toits, voir un de mes romans lu par quelqu’un d’autre dans le train, boire du champagne en Espagne, remonter sur scène mais pas pour jouer du violoncelle, prendre un bain de minuit, oser parler avec d’autres auteurs (dans la vraie vie et ce n’est pas gagné)( prendre un bain de minuit avec d’autres auteurs ça marchera aussi ), emmener mon fils à Londres, balancer des cœurs par écran interposé, flâner dans une librairie sans chercher des yeux mon roman, danser pieds nus, chanter sous la douche, couper mes cheveux, rire souvent, pleurer parfois, marcher en se tenant la main, manger de la paella le 15 août, se retrouver à Madaillan dans la maison des hollandais, aller à un concert, allumer des bougies, découvrir des séries, ouvrir les fenêtres en grand, regarder les enfants grandir jusqu’à vieillir, me rouler dans l’herbe, ou dans le sable, ou sur le canapé, boire du thé à gogo sans tomber malade, boire du thé en me roulant sur le canapé sera difficile mais au diable la difficulté, faire du yoga les yeux fermés et peut-être du vélo (les yeux ouverts), organiser des ateliers d’écriture et participer à des ateliers d’écriture ( ce n’est pas la même chose), s’embrasser longuement, voir mes amis, se moquer des voisins un petit peu, accepter qu’ils le fassent eux aussi, cueillir nos citrons, faire du toboggan, faire de l’huile d’olive (pas ensemble bien sûr), continuer nos balades en bord de mer du mercredi, prendre le métro, sourire comme Julia, écrire et dire non (toujours mieux que ne pas écrire et dire oui), faire un dessin par semaine et l’accrocher au mur (en avoir 52 le 1er décembre 2023), écrire des mots d’amour, chanter en espagnol et me prendre pour Luz Casal.
Ah ! Eh puis, continuer les newsletters.
En trois idées (une anodine qui se la pète, une facile à réaliser et une ambitieuse), que donnerait le début de votre liste de souhaits pour 2023 ?
Je vous embrasse et vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.
La question de la semaine
Dans mon roman Des Papillons sous oxygène, Tina demande à Adrien : si tu étais un ingrédient de pizza, lequel serais-tu ? Moi je serai le fromage qui coule, et vous ?
La découverte
Le Père Noël a déposé sous le sapin un jeu de société. Je déteste les jeux de société, mais j’adore celui-là. Il s’appelle SkyJo. Il est question de stratégie, de pioche et de défausse, de cartes visibles ou pas. De points négatifs qu’il faut absolument gagner puisque celui qui gagne est celui qui a le moins de points.
Dans un autre genre nous jouons beaucoup au Bananagrams depuis cet été. Le but est de former le plus de mots possible. J’y arrive très bien mais je me cantonne à des mots de quatre ou cinq lettres maximum alors qu’une de mes filles est abonnée aux mots complexes comme parenthèses, ruissellement ou paracétamol.
Allez, à l’année prochaine !
en trois idées j'aimerais que 2023 soit mieux que 2022, agrémentée de quelques WE en dehors de la maison, et pourquoi par un voyage.
J'ai découvert il y a peu la pizza blanche, mais je reste quand même la tomate...
Le Skyjo, c'est Melle M qui nous l'a fait acheté, nous faisons des que possible des parties en famille quant au Bananagram depuis qu'on a la version française c'est beaucoup plus agréable.
A l'année prochaine pour d'autres newletters 😘
Hello ! Tout pareil pour Skyjo : découvert chez des amis et adopté en famille alors que les jeux de société tiennent de la corvée en général pour moi !
Pour les trois premières envies, je dirais aller voir la mer du Nord, (re)découvrir une ville étrangère, suivre une formation "écrivain public", continuer l'aviron et aimer de plus en plus. Ça fait quatre, c'est un bon début !
Très bonne fin d'année à toi aussi et à bientôt !
🙂🎶☀️