Bonjour et bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. Je suis Nathalie LONGEVIAL, écrivaine, romancière et coach en écriture.
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J’adore l’émission “Les rencontres du Papotin” que l’on peut voir le premier samedi de chaque mois, après le journal de 20 heures sur France 2. J’ai eu envie de me plier à l’exercice, car il est évident qu’ils ne m’interrogeront jamais, à part peut-être, si je reçois le Goncourt un jour.
J’ai donc choisi quelques questions que les journalistes du Papotin ont posé à Angèle, Camille Cottin, Juliette Armanet et Virginie Effira.
À quelle heure commence le soir ? (Camille Cottin)
Ça c’est une vraie question parce qu’enfant, j’ai été conditionnée à ce que le soir commence très tôt. On fermait les volets tôt, on dinait tôt, on allait au lit tôt. Quand je me suis mise en couple, je plantais mes invités vers 21 heures trente pour aller me coucher, après avoir été une piètre hôte parce que je luttais contre l’envie de dormir depuis déjà une heure. Question sommeil, les choses ont bien changé, mais pour l’heure du soir, en hiver, il commence toujours vers 17h50 .
Quel est ton livre de toi préféré ? (c’était “chanson” dans la question d’origine) (juliette Armanet)
Je serai tentée de dire que c'est toujours le prochain, celui que je n'ai pas encore écrit mais qui sera tellement bon, qu'il sera forcément un best-seller (et peut-être même un Goncourt).
C’est quoi gaspiller sa vie ? (Juliette Armanet)
C’est compliqué comme question. C’est passer à côté d’elle ? C’est faire des choses qu’on sait ne pas être bonnes pour soi et ne pas oser changer ? C’est ne pas se respecter ni respecter les autres, c’est ne pas avoir le courage d’être heureux, c’est ne pas aimer ? Il y a tellement de façons de gaspiller sa vie.
Est-ce que tu as besoin des autres ? (Virginie Effira)
Oui, j’ai besoin des autres, de savoir qu’ils sont là et qu’ils vont bien, j’ai besoin d’eux parce que sans eux, pas de vie ni de romans, mais j’aime tellement ma solitude et le silence, qu’être seule n’est pas très compliqué non plus.
Comment se remet-on de la mort des gens qu’on aime ? (Camille Cottin)
Je ne sais pas comment font les autres, moi j’écris, mais en vérité, je ne suis remise d’aucune mort de gens que j’aime et je pense, à eux, tous les jours.
Est-ce que tu as peur de la mort ? (Camille Cottin)
Pas de la mienne, parce qu’au début on connait déjà la fin et je dirais que dès quatre cinq ans on sait qu’on va mourir. On a le temps de s’habituer. Par contre, j’ai peur de celle des gens que j’aime.
Est-ce que ça vous arrive d’être submergée par les émotions ? (Camille Cottin)
Souvent. Très souvent. Je pleure en écoutant une chanson au volant de ma voiture, en regardant une pub à la télé, en lisant un texte, en voyant la relation privilégiée que peuvent avoir deux inconnus dans la rue. Je pleure rarement pour les choses de ma propre vie.
Qu’est-ce que tu ressentais quand ta grand-mère te regardait dans les yeux ? (Juliette Armanet)
Quand elle me regardait j’avais l’impression de m’y noyer. Je voyais toutes ses vies, tous ses amoureux et tous les secrets qu’elle a jalousement gardés jusqu’au bout. Pourtant, quand elle me regardait je me sentais bien, je voyais dans ses yeux de la confiance.
Qu’est-ce qui donne une bonne image de soi ? (Angèle)
Le sentiment d’être utile à quelque chose, de poser sa pierre à l’édifice, d’influer sur le monde.
Qu’est-ce qui te rend joyeuse ? (Virginie Effira)
Sur mon mur, face à mon bureau, j’ai un mood-board. Sur ce mood-board, j’ai écrit : “ils n’auront pas ma joie”. C’était cet été, je venais de recevoir des réponses négatives des maisons d’édition et en plaçant le mail à la poubelle j’ai vraiment eu l’impression qu’on m’arrachait ma joie. Depuis, je bois du champagne pour chaque mauvaise nouvelle. Récemment j’ai entendu Aurélie Saada dire que la joie est un muscle. C’est ce que j’ai appris aussi : en s’efforçant d’être joyeux, la joie l’emporte. Toujours.
Quelle est la place de l’imaginaire dans votre vie ? ( Virginie Effira)
J’ai souvent une bande annonce qui tourne dans ma tête. Nathalie, cinquante-cinq ans, attend que la pluie cesse pour enfourcher son fier destrier et se rendre au supermarché faire les courses de la semaine. Alors je dirais que l’imaginaire est omniprésent. Mais je pense pas avoir plus d’imagination que la moyenne, je dirais même que j’en ai moins, ce sont mes personnages qui en ont.
Voilà, j’espère que cette petite incursion auprès des journalistes du Papotin vous aura plue. Choisissez une question et répondez-y à votre tour 😉
Je vous embrasse,
Nathalie
Les questions des copines
Cécile : Vieillir : une question d’âge ? (Dixit la trentaine qui a 100 ans merci 😅) C’est un sujet récurrent en ce moment : les gens crient haut et fort qu’ils ont toujours quinze ans dans leur tête. Pour ma part, heureusement que je n’ai plus quinze ans dans ma tête ! (il y avait trop de bordel à l’époque). Je crois que la vieillesse c’est un état d’esprit. On peut être vieille à trente ans, mais franchement, je crois qu’on n’est rarement jeune à soixante. Non, ça voudrait dire qu’on n’a rien appris, qu’on n’a tiré aucun enseignement ou qu’on n’a rien vécu. Mais si être jeune ça veut dire avoir des projets, des envies, vouloir continuer d’apprendre ou de découvrir, si ça veut dire rire, aimer, faire l’amour, s’emporter pour des futilités, alors je suis jeune (même si mon dos me dit chaque matin le contraire)
Cécile : auteur maudit, mythe ou réalité ? Mais je t’en pose, moi des questions ? 😂 Allez, je me lance dans un essai de réponse et je vais commencer par un scoop : l’écrivain maudit est mort ! Ce qui caractérise un auteur maudit c’est qu’il est mis au ban de la société, qu’il vit dans la misère et qu’il meurt jeune. Bon, on est d’accord, c’est rarement le cas aujourd’hui. Une autre de ses caractéristiques est qu’il n’a pas pu faire connaitre ses textes. De nos jours, les maisons d’édition sont nombreuses et les façons de faire connaitre ses textes aussi. J’ai rencontré des gens qui gagnent bien mieux leur vie en s’autoéditant qu’en étant édité. Je répondrais donc : mythe.
Virginie : Tu préfères être en colère ou être triste ? Quelle magnifique question ! Je préfère être en colère. Parce que dans la colère, il y a l’idée d’action. Il n’y a qu’à regarder le personnage Colère de Pixar, il ne reste pas immobile. La tristesse englue. Elle est poisseuse. Elle me terrasse, squatte mon cerveau trop longtemps, annihile toute autre réaction et dure plus longtemps que la colère, qui passe souvent aussi vite qu’elle est arrivée.
Céline : Qu’est ce qui t'emmerde dans la vie ? 😂 En vérité, il y a beaucoup de choses qui m’emmerdent, mais j’ai appris à laisser passer ce sur quoi je n’ai aucune prise. Et quand ça m’emmerde trop, je fais en sorte de changer les choses.
Nathalie : Comment fais tu pour rester positive ? C’est un vrai travail … et parfois, je n’y arrive pas. Comment je fais ? Je fais le bilan des choses chouettes qui me sont arrivées, je m’entoure de gens positifs (par capillarité, on ne sait jamais, leur optimisme pourrait transiter jusqu’à moi), quand j’ai le seum, je note trois trucs par jour pour lesquels je suis reconnaissante (ce qui m’a fait rire, sourire, émue, fait du bien …), je formule des idées positives (c’est à dire que quand je pense à un truc négatif (je ne trouverai jamais de maison d’édition), je m’oblige à penser à trois choses en rapport qui sont positives (tu en as déjà trouvé trois qui ont édité tes livres, tu te débrouilles très bien toute seule pour Rendez-vous à Héyo, de toute façon tu refuses d’envoyer tes textes à des petites maisons d’édition). Et si le pessimisme s’installe, je fais en sorte que les choses changent.
Nathalie : Quelle est ta chanson préférée ? Je crois que si je devais n’en garder qu’une ça serait Tous les moulins de mon coeur de Michel Legrand, que j’ai chanté à tous mes enfants. Ils ont longtemps cru que c’était une berceuse. Ma préférée, la version de Sting (BO de The Thomas Crown, un de mes films préférés dans toutes ses versions)
Géraldine : Est-ce que tu te sens prête pour le jour J ? (elle sort direct du Papotin !) Oui. Pour tous les jours J que j’aurais à vivre, je m’entraine beaucoup. Je réfléchis, j’anticipe et comme les athlètes de haut niveau, je répète en pensée toutes les possibilités qui s’offrent à moi. Donc je suis prête pour mon atelier d’écriture demain, pour le salon du livre à Buzet sur Baïse dimanche, et même pour le Goncourt ;)
La photo de l’article est de Michal Czyz sur Unsplash
Oui très chouette ce format !
une lettre super interessante et divertissante en même temps ! bravo Nathalie ;-)