Cette semaine, j’ai été prise de court. Quand mercredi est arrivé, je n’en croyais pas mes yeux. Déjà ? Mais où donc se cachaient dimanche, lundi et mardi ? Faut dire qu’en ce moment j’enchaîne les insomnies. S’il existait un championnat du monde de l’insomnie, sûr que je monterai sur le podium. Peut-être pas sur la première marche (je ne voudrais vexer personne…), mais dans le top 3, certainement.
Ces semaines où les choses ne vont pas comme on voudrait, où ça coince, ça dérape, où ça merde, je dégaine mes tips pour aller mieux. Il n’y a pas de recette miracle, parfois ça fonctionne, d’autres fois pas du tout, mais quand l’une ne marche pas alors je passe à l’autre. Et dans le lot, il y en a toujours une qui fait le job. J’avais envie de vous les partager. Ça vous dit ?
Observer ses émotions et accepter qu'elles soient là. C’est la première étape. Celle que je ne peux pas contourner. Pour aller mieux, il faut déjà accepter de voir qu’on ne va pas. Ne pas chercher à étouffer ses émotions, à faire comme si "non, pas du tout je ne suis ni jalouse, ni envieuse, ni en colère, ni terrifiée". Regarder ses émotions bien en face. Déceler l’élément déclencheur, ne pas lutter contre et laisser "sortir" les pensées parasites. Se souvenir que ça passe. Parce que ça passe toujours.
Entretenir l'amitié : Écrire des sms, envoyer des étoiles ou des cœurs enrubannés. Faire un coucou sur Instagram ou en recevoir un et éprouver du réconfort à penser les unes aux autres. Passer des appels et quelques minutes à papoter. Envoyer des mails de blagues, inscrire des rendez-vous sur son calendrier et partager des déjeuners. Quand la route est droite c'est agréable d'avoir un ami. Quand elle est sinueuse c'est vital. Et, une fois que je leur ai parlé, que je sais qu'elles vont bien/à peu près bien/pas trop mal alors, moi aussi, je vais bien/à peu près bien/pas trop mal, et ça, c'est top.
S'émerveiller : Comme dit Frédéric Lenoir : « Regarder, écouter, toucher, sentir, goûter : c’est avant tout ce qui prédispose à la joie”. Il faut rester attentif et permettre à nos sens de prendre le pouvoir. Je suis très bonne élève en la matière et je suis capable de m'émerveiller de tout un tas de choses, en poussant des "Ho" qui font sursauter mon amoureux et se bidonner ma mère (une histoire d'oiseau, ne cherchez pas j'ai un problème avec les merlettes et les aigles royaux). Mes sujets d’émerveillements sont très basiques mais fonctionnent à tous les coups : la lumière, l'océan, la peau d'un enfant, un oiseau ou un bourgeon, rien que de l'ordinaire. Cette capacité m'a parfois rendue comme fragile, vacillante, mais je sais aujourd'hui la canaliser pour la rendre créative.
Revenir à mes fondamentaux : mes enfants, mon amoureux, ma maman, mes promenades avec Brooklyn.
Avoir un mantra. Une petite phrase que je me répète en boucle et qui à force d'être répétée bat au rythme de mon flux sanguin. Oui, ça parait un peu tordu, mais il me semble que ça fonctionne. J’en ai plusieurs qui me suivent et j’en change assez souvent. Ils sont comme le titre de mes chapitres de vie. En ce moment c’est Tomorrow is my turn tiré du titre d’une chanson (qui a dit que les mantras devaient être des citations de philosophes grincheux aux cheveux blancs ?)
Être curieux et oser pour exister. Il ne faudrait jamais dire aux enfants que la curiosité est une mauvaise chose. Par chance on ne me l'a jamais trop dit, ce qui m'a permis d'avoir suffisamment de curiosité pour aller vers l'inconnu le plus complet et à 30 ans, faire un métier sans l’avoir appris (et obtenir plusieurs prix), commencer le violoncelle à 38 ans sans jamais avoir fait de musique avant, me retrouver dans les yeux de Tanh à 42 ans, déménager et relancer les dés à 48, écrire et continuer à envoyer mes textes aux maisons d’édition à 54.
Ruminer le bonheur plutôt que les soucis. Je sais c'est parfois assez compliqué, mais ça en vaut vraiment la peine.
S’entourer de beauté : S’acheter des fleurs et créer des compositions avec de vieilles bouteilles d’huile, changer les coussins, mettre un plaid ou un patchwork sur le canapé qu’on ne peut plus voir en peinture, mixer les verres dépareillés, aller voir une expo, admirer le jour qui se lève ou se couche, allumer des bougies …
Respirer. Je devais avoir 19 ans la première fois que j'ai respiré. Respiré vraiment. En conscience. Que mon souffle m'a apaisé. C'était en Bretagne. J'en ai encore le souvenir. Le souffle m'a accompagné longtemps et puis, je l'ai perdu. Je devais avoir une quarantaine d'années quand je l'ai retrouvé. J'étais assise sur un muret de pierres sèches, il m'a rappelé que j'étais en vie, alors je ne l'ai plus jamais lâché. Depuis il m'accompagne et grâce à lui j'arrive à réguler le trop plein d'émotions qui me submerge parfois.
Cuisiner. Émincer, découper en brunoise, faire rissoler, abaisser une pâte à tarte, émulsionner, rouler, bref des gestes précis qui demandent à être pleinement dans l’instant. Deviner où en est la cuisson en écoutant les bruits dans la poêle ou en regardant la couleur d’un aliment, mélanger les goûts selon les couleurs, se faire confiance, faire une jolie table et allumer des bougies.
Éprouver de l'empathie. Pour soi, pour les gens, pour le monde. Elle nous oblige à comprendre et à partager. Parfois très difficile à mettre en œuvre, mais tellement bénéfique.
Méditer. "Ouais, ça c'est un truc de fofolle dans l'air du temps" me direz-vous. Je ne crois pas. Vraiment. Je médite depuis mars 2011. Avant je pense que je méditais en bien des occasions sans le savoir, sans mettre un nom dessus parce que je ne suis pas de celles qui pensent qu'il faut absolument poser ses fesses bien à plat pour méditer. On peut le faire en jardinant, en regardant l’océan, en cousant, en marchant ou en courant. Depuis que j’ai commencé, j'ai bien sûr plus ou moins médité, arrêté et repris et c'est pour cette raison que je peux vous dire que ça fonctionne, parce que j'ai testé le avec et le sans. Ce que je trouve positif dans la méditation, c’est d’arrêter le rythme, et surtout pour moi, m'arrêter moi-même et savoir que le reste tout autour continue à un rythme effréné. J’adore cette sensation de me sentir alignée.
Faire la liste de ses avancées : Parfois, il faut savoir se retourner et regarder tous nos succès. Même les plus petits, parce que, c’est bien connu : les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Et surtout ? Continuer à faire des projets.
Les astuces des copines
Coralie danse dans tous les sens sur Taylor Swift. C’est plus de la gesticulation, dit-elle, mais qu’est-ce que ça fait du bien !
Marie Claude pense très fort à son mantra “the show must go on”.
Émilie regarde un film, non, Le film pansement qu’elle adore (et elle n’est pas la seule ;) Love Actually.
Ariane écoute les BO de ses films préférés.
Claude dort
Alma part se ressourcer près de la Méditerranée, s’achète des fleurs et sinon … il reste le xanax ;)
Zazie écoute une musique entrainante.
Cécilia marche, fait du yoga, lit, écoute les oiseaux les yeux fermés et accepte ses émotions, surtout les down qui lui montrent le chemin.
Christelle fait un tour dans son jardin, regarde les nuages, chante dans sa voiture des chansons bretonnes à tue-tête.
Mathilde aime caresser ses chiens, écouter un disque d’Étienne Daho et plonger dans une piscine.
Céline s’assied dans son jardin, respire calmement, fait un câlin à sa chienne et écoute de la musique.
Aurélie fait la cuisine.
Thérèse part faire un tour en voiture.
Léa se fait les ongles.
Et vous ?
Bonne semaine, je vous embrasse.
Rien que de lire ta lettre me rend zen. Merci!
Je me bidonne encore en pensant à la merlette et à l'aigle royal, souvent, j'ai plein de merles dans le jardin, mais ton namoureux te suit de près en voyant des ratons laveurs .
J'ai bon nombre d'astuces en commun avec toi mais le matelassage est mon plus grand exutoire pour méditer comme nettoyer le frigo ou passer l'aspirateur, pas très glamour. Et puis je dors.
Bon week-end