Bonjour et bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. Je suis Nathalie LONGEVIAL, écrivaine, romancière et coach en écriture.
Longtemps, j’ai écumé les ateliers, persuadée que l’écriture s’apprend au même titre que la musique, le sport ou l’éloquence. Je ne suis pas la seule à le penser : il existe aux États Unis un cursus universitaire, qu’ont d’ailleurs suivi plusieurs de nos auteurs. Mais en France, persiste l’idée que l’écriture serait un talent, voire, un don qui tombe tout cru sur l’Élu.e. Il n’était pas tombé sur moi, je participais donc aux ateliers à reculons, avec l’impression étrange de tromper mon monde et un léger sentiment de honte à caresser le rêve de devenir écrivaine.
Le premier atelier auquel je me suis inscrite s’appelait « L’Atelier sous les toits ». Entièrement épistolaire, je ne connaissais aucun des intervenants, je faisais les exercices reçus par mail, les samedis après-midi pluvieux. Je m’imaginais écrire dans un grenier rempli de patchworks cousus par ma mère, assise dans un fauteuil club en cuir fauve abîmé par les griffes d’un chat, un tapis élimé était posé sur un parquet qui grince et une vieille lampe éclairait mon carnet sur le bureau de mes quinze ans. Dans cet atelier, je n’avais aucun retour sur l’intérêt ou la qualité de mes textes, c’était un peu comme écrire des phrases emportées par le vent. Le temps passant, j’ai eu besoin d’exercices plus soutenus, mais j’habitais Agen à l’époque, il fallait donc que cela reste virtuel. J’ai donc opté pour la Masterclass Artist Academy d’Éric-Emmanuel Schmitt, puis j’ai franchi la porte (façon de parler vous l’aurez compris) de l’école Les Mots et participé à une vingtaine de leurs ateliers animés par des écrivains.
J’ai publié mon premier roman (rempli d’erreurs) puis cinq autres (qu’à force de travail, je crois avoir améliorés) et malgré cela, je ne me sentais toujours pas légitime à animer d’ateliers à mon tour. C’était la faute d’Hubert*, qui prétendait que je n’étais pas grand-chose dans le monde de la littérature et de l’écriture, que si je doutais de la qualité de mes textes comment pourrais-je apporter quoi que ce soit aux autres ? Et puis, qu’allais-je leur proposer comme exercice ? Saurais-je transmettre la joie d’écrire ? Pourtant, l’envie était là, logée sournoisement entre mon coeur et ma tête, à portée de main.
Un jour, j’ai attrapé Hubert par les c*… et je lui ai dit d’aller se faire foutre. Je lui ai expliqué, exemples à l’appui, que d’autres animaient des ateliers sans que l’écriture littéraire ou romanesque soit leur coeur de métier, et moi, qui posais mes fesses sur ma chaise sept jours sur sept, moi qui m’escrimais sur des dizaines de textes, je n’étais pas légitime ? Laisse-moi rire Hubert !
Il y a dix-huit mois, j’ai enfin osé proposer des ateliers d’écriture à l’association de parents adoptants EFA 64/40. L’idée initiale était de combler l’attente, tout en transmettant à leurs futurs enfants un peu de ce qu’ils sont à la manière de mon livre Vent fort, Mère agitée : qu’est-ce qui fait que nous sommes ces parents-là ? Que voulons-nous lui transmettre ? Qu’est-ce qu’on voudrait qu’il sache de nous ? Que pourrait-on dire de la période de l’attente ? Qui voudrait-on lui raconter parce qu’il ne l’aura pas connu ? Voilà ce sur quoi nous nous amusons à écrire. Outre qu’elle permet de rendre l’attente créative, cette parenthèse du samedi, permet de se retrouver autour d’une même envie : partager, souffler et rêver.
C’est quoi un atelier d’écriture ?
Créer apporte une dimension essentielle à la vie, écrire permet de stimuler son inconscient, et grâce aux contraintes de temps et de sujet d’un atelier d’écriture, on peut y plonger en toute sécurité. L’atelier d’écriture permet de dédramatiser l’acte d’écrire, d’y trouver du plaisir et les différents exercices et jeux donnent la possibilité à chacun de s’exprimer, sans obligation de résultat. En effet, les écrits des ateliers d’écriture sont des brouillons. Pas de notion de performance ou de compétition, pas besoin de vouloir écrire un roman non plus pour participer à un atelier d’écriture. Pour autant, les ambitions peuvent rester littéraires, toujours à l’image de Vent fort, Mère agitée : mis bout à bout, les textes permettent de créer une oeuvre unique, originale, de lâcher prise, de réfléchir sur soi, de libérer la parole et de créer du lien.
Dans mes ateliers d’écriture il y a une partie essentielle : la lecture des textes et le retour des participants, car si un texte est écrit, c’est pour être partagé. Le partager, c’est le faire exister. Ce n’est pas facile de faire un retour sur le texte de quelqu’un, ça s’apprend. Je préfère qu’on s’attarde sur les ressentis, sur ce que l’on perçoit à l’écoute du texte, ce qui fait écho en nous, plus que sur la forme à proprement parlé.
La semaine dernière, en préparant l’atelier qui a eu lieu samedi, je suis retombée sur un texte. J’ai eu envie de vous le partager. Peut-être, grâce à lui, découvrirez-vous un peu plus qui se cache de l’autre côté du clavier et aurez-vous envie de vous lancer dans des ateliers d’écriture ?
Vous pouvez consulter mon site car, en plus des ateliers d’écriture, je propose tout un tas d’accompagnement pour celles et ceux qui ont écrit un premier jet, qui ont envie d’écrire ou de faire connaitre leur livre. Vous trouverez aussi quelques retours d’expérience, mais chut, il ne faut rien dire à Hubert …
Exercice d’écriture : Je suis de celles
Je suis de celles qui n’hésitent jamais entre des stilettos et une paire de baskets, de celles qui écoutent en plissant le nez et ne parlent qu’en étant forcée.
Je suis de celles qui rient fort pour faire oublier que trop souvent elles pleurent, de celles qui voudraient colorier sans jamais dépasser
Je suis de celles qui aiment l’odeur des librairies, le goût des sardines et toucher l’eau qui bouge, de celles qui regardent derrière pour mieux courir au loin.
Vous avez envie de participer à un atelier d’écriture ? De proposer un atelier à vos élèves d’école, de collège ou de lycée ? À vos pensionnaires de maisons de retraite ? Au sein de votre association ? N’hésitez pas, contactez moi, écrire transcende.
*Hubert est mon très fidèle syndrome de l’imposteur.
À vous : je suis de celles … ?
Les “Je suis de celles …” des copines :
Langarika : Je suis de celles qui aiment lire à la terrasse des cafés, de celles qui aiment laisser leur regard se perdre à l'horizon, de celles qui la nuit aiment regarder les étoiles et les obscurs qui les font briller.
Ariane : Je suis de celles qui racontent des histoires avec des images.
Claude : Je suis de celles qui ne peuvent rester sans rien faire, sans avoir les mains occupées, un vieux complexe de fainéantise que mes parents m'ont inculqué.
Eléonore : Je suis de celles qui se sont construites au cœur des ruptures et des temps sismiques, entre une peinture de Bacon et une autre de Caravage. Un livre à la main .
Marie Jo (rencontrée au salon de Buzet sur Baïse dimanche dernier et qui a tout une histoire avec les chiffres qui pourrait bien se transformer en roman ) 😂 : Je suis de celles qui terminent son “en cours” … pas possible d’avoir plusieurs activités en attente (lecture - tricot - broderie - etc)
Céline : Je suis de celles qui croient que le pire n’est jamais sûr.
Laurence : je suis de celles qui font des to do list et maximisent la fonction alarme du smartphone 😂
Amal : je suis de celles qui croient à la gentillesse.
Marie Aline : je suis de celles qui fêtent les anniversaires de famille et les liens du coeur qui lient les gens avec un beau fil rouge.
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La première photo est de Cathrine Lavery, celle, ci-dessus, de Freddy Castro ♥️
Pour ma part , j’adore suivre les ateliers. Par contre , je me heurte toujours à cette question : comment faire durer cette envie d’écrire? et surtout sous quelle forme et quel support ?du coup je ne fais rien!
Ah les ateliers d'écriture! Ils ont été des endroits bienveillants qui m'ont permis de prendre confiance et de m'autoriser à écrire :-)