Bonjour et bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. Je suis Nathalie LONGEVIAL, romancière, éditrice externe et coach en écriture.
J’ai toujours aimé apprendre et dans ma précédente vie, j’étais servie. Nous avions un catalogue entier à notre disposition pour nous former en management, développement personnel, PNL, communication et j’en passe. Il y a dans la formation, une recherche de complétude que je chéris : l’idée que tant qu’on apprend quelque chose, on reste en vie. Tant qu’on en a envie, rien n’est perdu.
Récemment une podcasteuse me disait préférer les verres à moitié pleins. En lui répondant que moi c’était l’inverse, elle m’a semblé interloquée. Quoi ? Je serais donc pessimiste ? Je dois donc m’expliquer : je déteste qu’on m’invite à préférer les verres à moitié plein. Dans un verre à moitié vide il y a matière à progresser et à le remplir de choses nouvelles. Pour l’inverse, il n’y a plus rien à faire : tout est joué. Alors, s’il vous plait, laissez-moi préférer les verres vides pour y mettre ce qui me plait et notamment des connaissances.
Apprendre, c’est remplir un verre, c’est ne pas renoncer à atteindre un idéal. C’est se découvrir encore.
Apprendre c’est aussi vider un verre. Recommencer au début. Se débarrasser de carcans et de croyances pour en acquérir de nouvelles qui nous conviennent mieux.
Apprendre c’est abandonner le verre pour prendre une carafe.
J’adorais ces moments de remise en question au milieu d’inconnus. J’ai moi-même formé des dizaines de nos collaborateurs (peut-être même une ou deux centaines, je n’ai pas compté) tout au long de ma précédente carrière. J’apprenais moi aussi à leurs côtés grâce à leurs questions et parfois à leur simple présence.
Quand j’ai eu envie d’entrer en littérature, (c’est un peu comme entrer dans les ordres sauf qu’on peut s’habiller en jean et baskets), je suis devenue une adepte des masterclass et autres ateliers en ligne. Mais il y a deux ans, j’ai été traumatisée par un stage. Sur le papier, il s’agissait de faire une relecture soignée d’un texte terminé. J’avais choisi Rendez-vous à Héyo, histoire de le peaufiner avant sa parution. Grand mal m’en a pris. Selon le formateur, rien n’allait dans ce texte : ni mon style ni les personnages. Le village ? Mais qui a envie d’habiter là ? (moi, mais apparemment pas lui, le formateur) L’idée de départ, peut-être ? Même pas. Il disait ça avec un sourire extra large, en prenant les autres participants à à témoin. Le premier chapitre ? Horrible. Je sortais de chaque séance dépitée, prête à tout effacer et tout recommencer, ou peut-être même, tout arrêter. Poser là mon clavier et retourner à mon ancienne vie de DRH. Ce type qui s’y connaissait en littérature, qui se disait même éditeur, avait forcément raison : mon livre était nul. J’ai tenu trois séances sur six. Le quatrième soir, j’ai prétexté un rendez-vous professionnel pour ne pas participer à la séance (on ne peut rien contre un patron qui balance une réunion à 19h le mercredi, hein ?), la semaine d’après j’étais malencontreusement malade et la dernière, j’avais une panne de caméra et de micro. J’ai rassuré le formateur : je pouvais les entendre même s’ils ne me voyaient pas (ce qui je vous l’accorde, aurait été difficile depuis la pièce où je me trouvais en vérité).
À cause de lui, j’ai mis en pause la formation pendant plus d’un an. Quand Valérie me parlait de super stage pour adapter son livre en bande dessinée, ou comment travailler un texte en partant de soi, je hochais la tête et faisais hum hum. Parfois je disais “génial !” ou “super !” Ça ne m’engageait pas beaucoup. Personne n’a remarqué le changement. Au bout de plusieurs mois de ce régime, j’ai recommencé à regarder les formations proposées à nos collaborateurs : peut-être y en aurait-il une qui me plairait ? Je n’ai rien trouvé. J’ai cherché dans les livres, mais les leçons de ce genre ne m’attiraient toujours pas. J’ai alors repensé à tout ce que j’apprenais auprès de mes collaborateurs et en mai 2023, quand j’ai lancé mon accompagnement d’autrices (quand j’aurais eu un homme je changerai l’intitulé), j’avais envie de retrouver cette émulation. VVO m’a appris à aller jusqu’au bout et ne pas lâcher son rêve, CB qu’avec du travail, tout peut s’arranger, MR m’a appris qu’on est ce qu’on décide d’être, SL à accepter de prendre du temps, LB m’a appris à sauter à pieds joints dans un rêve, CL que renoncer ce n’est pas perdre et EP que ce n’est pas aux autres de décider si on peut ou on peut pas.
J’ai aussi cherché sur des toiles dans l’atelier de ma fille ou au musée d’Orsay et vous savez quoi ? J’ai appris que l’on peut peindre cent fois la même chose et se renouveler sans cesse. Jeudi, j’ai feuilleté la galerie-laboratoire de ma deuxième fille et scruté chacune des ses photos avant d’aller arpenter la Maison Européenne de la Photographie : j’ai appris que le beau est dans l’oeil de celui qui regarde.
J’ignore encore s’il s’agit d’une formation en terme d’acquisition de compétences, mais je n’ai aucun doute : ce que je viens de (ré)apprendre va beaucoup m’apporter.
Je vous embrasse,
Nathalie
PS: Les copines n’ont pas eu envie de s’exprimer cette semaine ;)
🩷🩷
Pour moi tu connais la réponse à mon absence...
Mais se former, apprendre de nouvelles techniques, j'adore, pour le tricot et le crochet surtout 😉 , j'aimerais apprendre le japonais, le tango (pour ça on va attendre un petit peu), j'ai appris à dompter un fauteuil roulant cette semaine, pas si évident dans une maison pleine de portes, et j'aimerais surtout apprendre la patience.
Bon week-end