Bonjour et bienvenue dans ma newsletter : βFrom Baiona with loveβ. Je suis Nathalie LONGEVIAL, romanciΓ¨re, Γ©ditrice externe et coach en Γ©criture.
Tout dβabord, je voudrais vous souhaiter une bonne et heureuse annΓ©e 2024. Je vous souhaite un grain de folie, celui qui permet de grimper la marche supplΓ©mentaire, celle Γ laquelle on nβosait pas rΓͺver. Je vous souhaite des retrouvailles et des rencontres, de belles amours et des amitiΓ©s rΓ©confortantes, des sourires par milliers et des rires tonitruants, des mains Γ glisser dans la vΓ΄tre et des Γ©paules sur lesquelles vous reposer, des discussions face Γ la mer, de lβaudace et de la joie. Et puis, merci dβΓͺtre lΓ , toujours plus nombreuses de semaine en semaine. Je voudrais remercier toutes celles dont jβai dΓ©couvert les prΓ©noms la semaine derniΓ¨re : Laure, Jocy, Texmex, Christelle, Tainhara. Merci de rΓ©pondre aux questions du jeudi sur Instagram ce qui me permet de nourrir la partie βce quβen pensent les copinesβ en bas de la newsletter.
Allez, cβest parti
Chères lectrices,
Aujourdβhui, cβest un quatorze juillet. La pelouse est tondue de prΓ¨s, les arbres agitent leurs feuilles en un salut que je suis la seule Γ percevoir. Depuis notre arrivΓ©e ici, ils ont grossi et embelli. Le marronnier, dont on nous avait prΓ©dit la mort imminente est plus fier que jamais. Il se dresse face Γ la terrasse et monte la garde. Γ ses cΓ΄tΓ©s le gracieux acacia a lui aussi pris un, voire, deux tours de taille, le figuier rΓ©pand son parfum dans la chaleur estivale, quant aux noyers, de source de voisins, ils nβont jamais Γ©tΓ© aussi prolifiques.
Les invitΓ©s ne vont plus tarder Γ arriver Γ notre fΓͺte nationale familiale. Le quatorze juillet, nous fΓͺtons tous les anniversaires qui ont lieu le premier semestre. Une tradition fabriquΓ©e de toutes piΓ¨ces grΓ’ce Γ Monplaisir, seul endroit capable dβaccueillir vingt-cinq personnes en une fournΓ©e.
Les enfants ont accrochΓ© des lampions aux branches, la table est dressΓ©e sous la ramure oΓΉ lβombre Γ©touffe la chaleur. Les longues tables sont juponnΓ©es de vieux draps trouvΓ©s dans les armoires de ma grand-mΓ¨re. Tout est dΓ©pareillΓ© : les assiettes, les verres, les couverts, les siΓ¨ges et jβaime Γ§a. Dans les petites timbales en argent reΓ§ues en cadeau Γ la naissance de mes enfants, jβai glissΓ© des fleurs du jardin, violettes ou jaunes.
Un peu plus loin, je dispose les chiliennes par petits groupes propices aux retrouvailles, ici je place une table basse et lΓ des coussins. Jβajoute des bougies et des chΓ’les en soirΓ©e. Je veux que lβon se sente bien chez moi. Jβen fais des tonnes et si les enfants me laissaient faire, ils seraient tous habillΓ©s de la mΓͺme faΓ§on : en lin crΓ¨me comme le sont ceux des maisons des magazines de dΓ©co. Heureusement, ils ne me laissent pas faire.
Quand nous faisions les travaux, le dimanche, mon mari partait tΓ΄t le matin pour Monplaisir et les enfants et moi le retrouvions pour un pique-nique sous les arbres. On Γ©tendait les patchworks confectionnΓ©s par ma mΓ¨re, et on tirait les plats du sac quβon dΓ©posait sur une vieille table de guingois. LβaprΓ¨s-midi sβΓ©tirait en longueur. Nous somnolions au son du marteau ou du motoculteur, on rΓ©visait les tables de multiplication ou la conjugaison du passΓ© simple.
Sous les arbres, cβest lΓ que lβon se retrouve, que les langues se dΓ©lient, que lβon se serre et que les corps sβallongent. Je ne suis pas la seule Γ aimer regarder les arbres Γ lβenvers, la course des nuages et le vol des oiseaux, parce quβici, il fait toujours deux ou trois degrΓ©s de moins que partout ailleurs. Sans compter sur lβacacia qui pleure les jours de grosse chaleur. Ses gouttelettes, qui se dΓ©posent sur nos bras, nous font frissonner alors quβil fait prΓ¨s de 38Β°.
La fΓͺte bat son plein. Les paquets cadeaux sont entassΓ©s au pied du chΓͺne liΓ¨ge, transformΓ© le temps dβune journΓ©e, en sapin de juillet. Sous les arbres, les alliances se font et se dΓ©font, les affinitΓ©s se recomposent dβune annΓ©e sur lβautre, changeantes et versatiles. Les bouchons sautent, on goΓ»te le vin en fermant les yeux. Bruits de bouche et hochements de tΓͺte. Le liquide coule dans les verres avant quβon les lΓ¨ve et quβon les entrechoque. Kanpai ! Tout le monde rΓ©pΓ¨te ce mot lancΓ© par mon pΓ¨re, passionnΓ© de culture japonaise.Β KanpaiΒ ! Les sourires paradent sous les chapeaux, on se passe le pain et les tartes salΓ©es, les billes de melon et la chiffonnade de jambon. Les pΓ’tes au pistou, la paella faite maison et le fromage font des va-et-vient dβun bout Γ lβautre des tables. Chuchotements et rires joyeux rythment le repas.
Il nβa suffit que de quelques pas pour passer de sous les arbres à « dans la piscineΒ Β» et les invitΓ©s en ont allΓ¨grement profitΓ©.
-Regarde, dβici on dirait la Toscane ! dit papa rΓ©guliΓ¨rement quand il regarde le paysage, accoudΓ© Γ la margelle de la piscine.
Un accordΓ©on entonne un air de Galliano, toujours le mΓͺme. Tango pour Claude et lβΓ©motion me croque. Cβest mon cadeau dβanniversaire. Une guitare joue un morceau des Beatles en sourdine et la langueur de la fin des repas prend le pas sur lβenthousiasme des enfants qui attendent lβouverture des paquets. Certains sβinstallent dans les chiliennes, dβautres sβassoient sur la margelle et laissent leurs pieds barboter dans lβeau.
Jβignore si lβun dβentre eux voudraient Γͺtre ailleurs, si un autre dira dans la voiture, sur le chemin du retour, « quβest-ce quβon sβest emmerdé !Β Β» Je ne sais pas si les paroles qui ont Γ©tΓ© dites sous les arbres tourneront dans la tΓͺte dβun invitΓ© ou si elles sont toutes vaines et vides. Mais je sais que je me souviendrais longtemps de nos noΓ«ls sous les arbres.
Je vous embrasse, Γ la semaine prochaine
Ce quβen pensent les copines : et vous, quel est votre arbre prΓ©fΓ©rΓ© ?
Ariane : Le figuier dans lequel je montais, celui avec la cabane, ou alors celui qui grandissait avec moi, je crois que je les aime tous β¨
Inès : Et le noyer ?
Caroline : Je vais dire le sureau parce que jβai un lien viscΓ©ral avec celui qui est dans le jardin de ma rΓ©sidence, cβest comme si depuis quelques annΓ©es il mβaccompagnait dans mon cheminement !
VΓ©ronique : Mon arbre prΓ©fΓ©rΓ© cβest bien sΓ»r le chΓ’taignier ! Lβarbre Γ pain comme on lβappelle aussi. Cβest lβarbre qui nous nourrit, nous protΓ¨ge et nous donne son Γ©nergie Γ nous les ardΓ©chois !
Sonia : Mon père adoré les saule pleureur et du coup je pleurerai presque à chaque fois que j'en vois un et puis il faut dire qu'ils sont hyper beaux et mystérieux
CΓ©lia : Je n'ai pas vraiment d'arbre prΓ©fΓ©rΓ©, j'aime bien tous les arbres!
Claude : Je les aime tous, un peu moins le frΓͺne qui envoie ses graines partout mais je crois que le chΓͺne a ma prΓ©fΓ©rence, j'aime toucher leur Γ©corce
Langarika : Le tilleul pour son ombre et son parfum si doux si apaisants
Christelle : mon arbre prΓ©fΓ©rΓ© ? La famille des acers, sans doute, le saule crevette, et le magnolia.
CΓ©cilia : Mon kiff absolu : les tunnels de platanes lors de nos balades Γ moto
Nath : Mon arbre prΓ©fΓ©rΓ©..difficile. J'ai un attachement particulier pour l'Γ©rable que j'avais dans mon jardin Γ Foulyronnes, puis l'olivier qui a poussΓ© tellement vite. Mais j'aime les pins du bord de mer, les sapins immenses, les boulots avec leur tronc si particuliers....j'ai des tas de photos d'arbres prises ici ou ailleurs...ils peuvent Γͺtre si majestueux. Quand je ne vais pas bien je fais des cΓ’lins aux arbres, j'essaie de puiser un peu de leur force.
Marie-Jo : Le saule pleureurβ¦ il est le premier Γ annoncΓ© le printemps π
Pic by Ariane Longevial
Γa donne envie j'ai lu en rΓͺvant de cet instant parfait Merci π
Comment pouvait-on s'emmerder Γ Monplaisir ? Maison parfaite, accueil chaleureux, environnement de folie...
Pour continuer avec mon amour pour les chΓͺnes je voudrais rajouter les abricotiers, les vrais, ceux dans la vigne de ma grand-mΓ¨re dont le nom est abricotier de Nicole (le lieu pas la fille) ou l'abricotier de Clairac ( le village ) et dont les fruits sucrΓ©s collaient aux doigts.