Chères Lectrices et Chers Lecteurs,
Pour m’excuser de mon préavis de grève de la semaine dernière, voici une petite lettre de nouvelles. J’espère que ce format saura vous séduire.
Bonjour,
Je suis Nathalie LONGEVIAL, romancière, éditrice externe et coach en écriture. Bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”.
Après quelques heures de route, Nathalie arriva pour son week-end en thalasso que ses amis et sa famille lui avaient offert pour son (re)mariage. Bien sûr, elle n’était pas venue seule, son mari l’accompagnait, ce qui, vous en conviendrez, est mieux pour un voyage de re-noces. Ils auraient dû partir une semaine à Belle-île en Mer, mais le dos de son époux ayant trente ans de plus que le sien, ils ont changé de direction. Les voilà donc à Banyuls.
De Banyuls, elle connaissait le vin (Le Banyuls est un vin doux naturel d'appellation d'origine contrôlée produit sur quatre communes du Sud de la France, dans le département des Pyrénées-Orientales en région Occitanie : Banyuls-sur-Mer, Collioure, Port-Vendres et Cerbère), maintenant, elle connaîtrait la ville.
Jour 1 : Le Baptême du Plouf
En arrivant, son enthousiasme était un peu envahissant. Il courait devant elle, revenait la chercher et repartait, sautant à droite et à gauche. La promesse du repos, de la détente, et du dynamisme retrouvé avait de quoi lui plaire. Ils furent accueillis par une réceptionniste souriante qui leur donna leur programme de soins qui commençait le lendemain. Mais d’abord : piscine dirent-ils en choeur. Nathalie enfila son maillot et son tout nouveau bonnet de bains et, main dans la main, ils partirent vers la piscine (en peignoir et sandales) (la direction éditoriale a décidé de passer sous silence les mésaventures de son mec avec les dites sandales)
Passé le choc de l’odeur, ils s’immergèrent dans une eau saumâtre, chaude et salée. Nathalie s’est félicitée d’avoir acheté son bonnet de bain. Après avoir essayé tous les jets disponibles et refait tous les exercices (trop faciles) du kiné de monsieur, ils firent quelques longueurs.
Jour 2 : L’enveloppement d’algues
Quand Nathalie a lu “enveloppement d’algues” sur le programme, ça lui a paru idyllique. Pourtant, elle n’a jamais aimé marcher dans une eau remplie d’algues. En vérité, ça la fait même crier quand ça lui chatouille les pieds. Que s’imaginait-elle ? Que ça serait relaxant ? Qu’en sortant de là, sa peau serait douce comme la peau des fesses de sa petite fille ? Ou peut-être même, qu’elle aurait perdu ses poignées d’amour. Que savait-on du fascinant pouvoir des algues ? Elle était toute prête à le découvrir.
Après avoir été badigeonnée de la tête aux pieds par une purée verdâtre, Nathalie réalisa que l'odeur des algues était loin d'être agréable. Emmaillotée d’un film plastique (à ce niveau-là, ce n’était plus à une purée de cresson mais une ballottine de poulet fourrée aux herbes qu’elle s’est fait penser), puis recouverte d’une couverture chauffante, on l’abandonna là, avec une musique d’ascenseur dans les oreilles et l’ordre de se détendre.
Ok, elle allait se détendre. Elle ferma les yeux et commença à respirer comme on le lui avait appris. Comme elle voulait absolument une bonne note (oui, son syndrome de la bonne élève était de retour) elle s’est persuadée qu’elle allait y arriver. Cependant, une question butait comme une mouche têtue en plein mois d’aout contre les parois de sa boîte crânienne : comment la fille allait-elle mesurer son niveau de détente ? Elle ne parvint pas à se faire une idée, tant et si bien que soudain, son nez se mit à la gratter. C’était bien sa chance ! Pile à ce moment-là ? Que foutaient ses bonnes étoiles ? Encore en train de faire du tricot !? Il lui était impossible de sortir sa main du rouleau de printemps pour se gratter le nez et tenta par tous les moyens de calmer son envie de le faire. Elle pensa au repas du soir, à son bonnet de bains qui faisait un effet du tonnerre sur les gens autour d’elle et leur donnait le sourire, à la bonne nouvelle qui était arrivée la veille du départ… ça n’a pas marché. Son nez la grattait toujours. Dans une symphonie de bruits de succion et après de multiples contorsions, elle a sorti sa main, s’est gratté le nez, puis a tenté de remettre son bras à son emplacement initial (ça n’a pas marché non plus). Le pauvre bras droit n’aurait pas les mêmes bienfaits que le gauche, c’était vraiment trop injuste pour lui qui bossait pourtant beaucoup plus que l’autre feignasse.
Elle se souvint du but de l’activité : se détendre, bordel de merde ! Elle respira tranquillement. Le tranquillement de celle qui n’avait pas encore commencé à se détendre. Vous voyez le genre ? Voilà, c’est ça !
Alors qu’elle commençait à s’habituer à l’odeur, et qu’elle somnolait gentiment, voilà qu’on la tira de la table et qu’on lui expliqua qu’il fallait passer à la douche qu’on venait d’allumer pour elle. La jeune femme avait-elle remarqué les traces d’algues sur son nez ? (oui). Nathalie se leva précautionneusement, avec toute la la dignité dont elle se sentait capable, glissa, se rattrapa in extremis au coin de la douche (les algues, ça glisse) et se plaça sous le jet… qui, bordel de merde bis, était brulant. Eh bien, vous le croirez ou pas, mais Nathalie s’est demandé si elle avait le droit de baisser la température… Peut-être qu’il fallait que l’eau soit brulante pour un meilleur résultat ? Ne vous inquiétez pas, elle a fini par le baisser. Elle n’était pas sûre que la tomate s’associe avec le cresson.
Jour 3 : Le lit de flottaison
Ce qui était bien avec l’attraction du jour (^-^) c’était le silence. Depuis le matin, la playlist faisait la part belle à un fou qui se jetait sur un piano et faisait du Nathalie Longevial, qui, non, n’est pas du tout pianiste. Ce silence, c’était un cadeau.
Le programme prétendait que cette activité, accompagnée d'une séance audio de sophrologie offrait un pur moment de détente anti-stress. “Vous allez pouvoir vous détendre et lâcher prise” lui dit la jeune femme (avec un étrange sourire) Nathalie repensa à la note qu’elle avait dû avoir la veille, ça devait pas être joli-joli. Combien de temps avait-elle aujourd’hui pour y arriver ? Vingt minutes, lui répondit la jeune femme.
Apparemment, l’important dans cet endroit était de se détendre alors que pour Nathalie, c’était de retrouver un peu de tonicité dans son corps. Ce léger décalage entre les deux, et la pression qu’elle se mettait lui était difficilement supportable.
Allongée (à sec, sans se dévêtir, sans se mouiller) sur un lit d'eau chaude à température confortable (36°) mélangée à du gaz (du gaz ? Vraiment ?) (elle a eu peur que ça explose) et recouverte d'une couverture en plastique rigide, on lui mit une charlotte sur la tête puis le casque audio. Une fille parlait dans ses oreilles. Nathalie essayait de tout faire bien : compter comme elle le disait, respirer et bloquer quand elle lui demandait et soudain, les vingt minutes étaient passées. Elle s’était endormie. Dans ses oreilles, la fille recommençait son laïus. Nathalie s’est demandée si quelqu’un allait venir l’aider à s’extraire de là, mais il semblait que non. Ça tanguait dangereusement, ça chuintait de toute part (le truc du gaz lui fit à nouveau peur) mais Nathalie s’extirpa de là, sans l’aide de personne et sans la planche qui lui avait permis de s’installer (la rédaction concède que tout ça est compliqué à comprendre).
Assise dans la salle d’attente le temps que son mari termine (il avait fini depuis trente minutes et faisait les valises, mais elle l’ignorait), libérée de son (sublime) bonnet, elle vit, au bout de dix minutes, la jeune femme qui l’avait installée courir vers la salle du lit de flottaison pour la libérer et revenir bredouille, passer devant elle en disant : elle est partie, je ne sais pas comment elle a fait pour en sortir ?
C’est bon, Nathalie aura au moins 15/20 en évasion du lit de flottaison.
Ce qu’en pensent les copines
Emmanuelle : A Hendaye…J’ai d’ailleurs fait une crise d’angoisse dans un enveloppement d’algues😂
Laurence : C’est avec toi que j’ai fait mon meilleur séjour thalasso 😉 mais nous n’avions pas d’aussi jolis bonnets 🤩😀
Nathalie : Oui sur l'île d'Oleron en 2011..quand la maison de Foulayronnes a été vendue...je me suis offert ça et j'ai adoré. Tout ce qui a trait à l'eau m'enthousiasme...quand en plus je peux me faire papouiller…
Géraldine : Ah mais je vais tout de suite en thalasso si j'ai ce bonnet !
Valérie : Non mais ce bonnet ! 🌸 😍
Stéphanie : Je plussoie : magnifique bonnet de bain. Et que dire de ce sourire (contagieux) ? 🎉🎉🎉
Bonne semaine, see you soon…
J'en ai ri aux larmes, est-ce que le rire ça fait le même effet que la thalasso ? J'espère que tu en es sortie guillerette ? Jamais fait de thalasso mais la vision d'un rouleau de printemps ne m'inspire pas vraiment.
As-tu au moins visité Collioure ?
Bonne suite de vacances
Hahaha ! J’ai bien ri en t’imaginant emballée en rouleau de printemps faisant bouger ton nez façon ma sorcière bien aimée…
Allez je te le dis maintenant que c’est passé : Avais tu vu avant de t’allonger sur ce matelas à gaz la triste histoire de ce couple électrocuté dans un spa au Mexique ?
Des bises 😘