Bonjour et bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. Je suis Nathalie LONGEVIAL, romancière, éditrice externe et coach en écriture.
Depuis trois semaines, je souffre de l’épaule droite. Les premiers quinze jours, j’ai fait celle qui s’en fichait un peu. Je le prenais par dessus l’épaule, justement, dans l’idée que ça allait passer comme c’était arrivé. Faut croire que malgré mes 55 ans, je n’ai pas appris grand chose de la vie, parce que bien évidemment, ça n’est pas passé, on peut même dire que ça a empiré : mon épaule s’est vengée me clouant sur place.
Depuis samedi dernier, j’ai mal. “Sur une échelle de 1 à 10, vous avez mal à combien ?” m’a demandé mon médecin. J’ai répondu 7, n’osant pas dire 9. Il a haussé les sourcils. Je suis restée penaude (je ne sais jamais comment me comporter face à un médecin). J’ai mal tout le temps, j’ai dit, la nuit aussi.
En vérité, je ne peux pas me servir de mon bras droit, il reste soudé à mon corps. L’avant bras, lui ça va, le poignet et la main aussi, cependant, cela ne suffit pas pour travailler. Pour taper sur un clavier, il faut de l’aisance et une certaine mobilité de la partie supérieure du corps et surtout, il faut la possibilité de penser à autre chose qu’à son épaule.
Cette douleur n’est pas nouvelle. J’en ai déjà souffert il y a une douzaine d’années et elle m’a obligée à arrêter le violoncelle. Celle d’aujourd’hui ressemble à un fantôme. Que cherche-t-elle à me faire comprendre cette fois-ci ? Non, il est hors de question que j’arrête d’écrire … alors j’ai accepté de ralentir.
Cette semaine, je n’ai pas eu d’autres options que de me laisser du temps, il fallait apprivoiser l’ennui. J’ai appris à faire les choses différemment en respectant ce nouveau rythme. C’était une bonne idée de départ. Voilà, j’allais aller doucement le matin et pas trop vite le soir, regarder les fleurs pousser … ah, mince en hiver c’est ballot, aucune n’est assez audacieuse, jeter mon dévolu sur Robert le rouge-gorge, et Colette la merlette, mais la pluie a eu raison de leurs visites sur ma terrasse, peut-être allais-je écouter les podcasts en retard. J’aurais pu me dire que c’était la saison parfaite pour une hibernation. Vous voyez le truc ? Le plaid, le thé fumant, la musique en sourdine, et la pluie dehors, mais il y a un problème.
Enfin, plusieurs problèmes. D’abord, la pression que je me mets (inutile de me préciser que c’est contreproductif pour mon épaule droite, je le sais) quand je pense aux trois romans en cours d’écriture et qui n’avancent pas. Trois, me direz-vous, c’est un peu présomptueux, non ? Peut-être, mais en général, il y en a toujours un qui lâche l’affaire et un qui s’impose, mais cette année, les trois s’accrochent, comme s’ils avaient tous envie de devenir un best-seller. Les pauvres, ils sont fous !
Le problème c’est le manuscrit que je dois rendre corrigé pour le 22 décembre. J’en suis à la page 43 sur 150, c’est pas gagné. Il y a aussi celui sans date butoir qui attend sur le bureau de mon ordinateur (mais je ne peux pas faire attendre son autrice jusqu’à la saint Glin-Glin. Je sais trop ce que c’est.)
Le problème, c’est que je boulotte toute la journée : du fromage, du chocolat, un fruit, une madeleine, une poignée de cacahuètes, alors que je me suis acheté une jupe ornée de sequins (genre sirène, vous voyez ?) (si, si c’est de mon âge !) (j’ai décidé de mettre des paillettes dans ma vie). Mais à ce rythme-là, je ne vais jamais pouvoir y rentrer.
Le problème c’est qu’il me manque beaucoup de cadeaux à faire. Je regarde la frénésie de noël s’emparer des autres alors que je suis clouée sur place. Cette année, sûr, je ne vais pas y arriver… (je pense ça à peu près tous les ans)
Mais le gros, gros problème, c’est que je culpabilise. On est d’accord pour dire que ce que je fais, c’est à dire pas grand-chose, s’apparente à de la glandouille ? Voilà, c’est de la glandouille et glandouiller ne fait pas partie de ma façon de faire. Non, pas du tout, d’autant que je suis mariée à un hyperactif (je me demande comment il a fait pour passer au travers de la Ritaline dans son enfance). Alors pour dédramatiser la situation, je prétends que je travaille. Mais, regarder une série Netflix, c’est travailler ? Oui, oui, oui ça m’aide à comprendre l’enchainement des scènes. Regarder un film que tu as vu dix fois, c’est travailler ? Oui, oui, oui, oui, oui, ça m’aide à comprendre ce que j’aime dans l’histoire pour le retranscrire dans un roman. Et quand tu bailles aux corneilles ? oui, oui, oui, ça m’aide, ça m’aide… ma théorie, c’est que la création a besoin de vide et de temps, alors j’en offre à la mienne (putain, pourvu que ça fonctionne !) Je pourrais faire croire que j’écris toute la journée. Oui, je pourrais, mais je culpabilise de mentir.
Bref, avec tous ces problèmes, mon épaule se bloque. Je ne suis pas tirée d’affaire ! Et vous, vous allez à quel rythme en ce moment ?
Bon week-end, à la semaine prochaine ! 😘
Photo de Jonathan Mabey sur Unsplash
Le rythme des copines
les Nathalie sont en force cette semaine 😂
Nathalie : Mode hibernation
Nathalie : Alors comme d’habitude, je suis en mode tranquille et procrastination, jusqu’au moment où je devrai tout faire en 2 jours 😂
Nathalie : Mode...je ne sais pas où je vais...c'est épuisant.
Nathalie : Frénésie de Noël au ralenti ?! J’ai bon ? 😅
Nathalie : Je viens d’enclencher le turbo après des jours à procrastiner. Je vais finir sur les rotules ! Quand je serai grande je pla-ni-fie-rai.
Célia : Hibernation. Sauf pour aller skier 😇
Véronique : Mon rythme, c’est de prendre le temps, ne pas m’agiter dans tous les sens pour rien. Je ne dis pas que j’y arrive parfaitement, mais c’est en bonne voie !
Virginie : Hibernation de Noël ?
Cécilia : Le stress de noël commence à monter, la to do list ne désemplit pas, une tâche effectuée est remplacée par une autre… le thème de l’année 2024 se rapproche tel un graal (2024, sera placée sous « l’éloge de la lenteur » pour tenter de respecter ENFIN mon rythme lent)
Céline : Mon épaule (justement !) m’intimerait l’ordre de ne plus bouger… depuis mon accident c’est elle qui rythme ma vie…
Ma to do list m’oblige à ne pas l’écouter…
Il est fort à parier qu’elle se vengera !
Virginie : Plutôt en mode hibernation jusqu'ici, mais il va vite falloir que j'active le mode frénésie si je veux qu'il y ait des cadeaux sous le sapin 😂😂
Eléonore : Je suis en frénésie un jour sur 2, sinon en mode Chill genre je fais tout en pyjama yoga déjeuner bouquin sieste … pour la douche faut se déshabiller c’est pénible j’ai pas trouvé de système pyjama-douche , tu m’en inventes un dans un Conte de Noël ?
Céline : Un gros mood hibernation avec qq fulgurances pour la magie de Noël 🥰
Alice : En mode « je redoute la suite » 😂
Claude : Il ne reste que quelques cadeaux à faire mais je fignole et m'invente des urgences, aujourd'hui il fait enfin soleil il faudrait que je ramasse les feuilles mais ce n'est pas dans ma liste
Marie-Jo : En mode cuisine pour les fêtes. Ensuite s’occuper de SOI … et profiter du soleil qui est de retour dans le 47.
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Coucou ! Ah mince, mais elle a quoi cette épaule ??? Quoi qu'il en soit, je ne culpabilise plus du tout si je ne fais rien. Rien de productif, je veux dire... Tu as raison, les séries, ça sert (et en plus moi je les regarde en tricotant donc encore moins de raison de me mettre la rate au court-bouillon!). Et glandouiller en rêvant, c'est utile aussi, c'est même nécessaire à la création parait-il. Et en plus je vis seule, donc aucun hyperactif à qui me comparer au quotidien, je reconnais que ça doit aider. De toute façon, j'ai décidé il y a quelques temps (mois ? années ? je ne sais plus bien) que mon rythme serait celui dont j'avais besoin pour être bien ! Et je me le rappelle à certaines occasions : exemple cette semaine, je passe mercredi une IRM pour surveiller une petite cochonnerie qui n'est pas du tout grave mais pourrait le devenir (d'où la surveillance tous les 6 mois), je rentre chez moi avec l'image mais sans les interprétations (à attendre au moins 48h). J'essaie de ne pas y penser, mais le jeudi matin je jette un oeil aux images vite fait, et là je vois des taches, de gros trucs que je ne me souvenais pas avoir vus les autres fois, et aussitôt, la panique monte et s'installe, je n'arrive plus à rien faire, je tourne en rond, je me demande qui appeler, bref, je te la fais courte...Dans l'après-midi je tente de regarder les résultats sur Internet même si c'est bien trop tôt...et miracle, ils sont arrivés, je lis au moins 3 fois vu la prose médicale limpide, mais non c'est bon d'après ce que je comprends (ce qui m'est confirmé dans la soirée par le spécialiste). Evidemment, soupir, soulagement, danse de la joie...et en prime une petite voix : tu n'as rien fait aujourd'hui, on s'en fout, et si tu ne fais rien demain, on s'en fout aussi, fais ce dont tu as envie, profite de ce qui est bon et bien pour toi ! Donc, si glander, ralentir, dormir, bailler aux corneilles, regarder les merles, les goélands ou les mouches voler te comblent, tire la langue à ta culpabilité, je la tire bien fort avec toi! Des bises !
Hello Nathalie, cette fois j'ai découvert ta lettre par l'audio 💙 Quand il m'arrive de glandouiller je dis que "j'infuse" ou que je "décante". En fait j'en ai besoin aussi.