Chère lectrice, cher lecteur, chers amis,
Aujourd’hui, j’ai décidé de répondre aux questions que l’on me pose depuis la sortie de Un tango pour Doro. Il n’y en a pas des tonnes, j’ai donc ajouté des questions que l’on ne pose pas souvent aux auteurs et auxquelles j’avais envie de répondre.
Bonjour,
Je suis Nathalie LONGEVIAL, romancière, éditrice externe et coach en écriture. Bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. J’écris ici en one shot, c’est-à-dire sans relecture. C’est un exercice très différent de celui d’écrire des newsletters en ayant un programme de publication. Ici, j’écris ce qui me passe par la tête à l’instant T. Il reste peut-être des fautes ou des coquilles, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur
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Allez hop, c’est parti !
Comment gérez-vous l’après écriture, quand finalement l’histoire ne vous appartient plus ? (Isabelle) Je ne pense pas gérer quoi que ce soit, je me laisse porter. Les premières semaines qui suivent la parution, je checke tous les commentaires et avis déposés, presque heure par heure, comme un drogué en manque (c’est pas jojo à voir) Au bout de deux mois, ils se font plus rares, alors je ne regarde plus et je me remets à écrire. C’est ce que je fais en ce moment.
As-tu toujours su que tu voulais écrire ? Sonia. Oui. Quand j’étais petite je voulais écrire des aventures à Fantômette. Puis j’ai grandi, j’ai eu une vie très riche et très heureuse, et j’ai laissé tomber l’affaire. Je suis juste devenue l’écrivain de la famille.
Quel a été le déclic pour te lancer ? Sonia Nous avons été en procédure d’adoption pour notre dernier fils. Comme chacun le sait, ce style de projet est long. Il est difficile d’en parler aux familles qui ne comprennent pas les délais. Je me suis mise à écrire dans un blog pour raconter le temps qui passe, les gens que l’enfant n’aurait pas la chance de rencontrer ou les moments vécus sans lui. Ça s’appelait Vent fort, mère agitée. Le blog a eu un certain succès et les textes ont été édités par une ME. J’avais mis le doigt dans l’engrenage et en parallèle de mon métier, j’ai continué.
Si tu avais la possibilité de revenir 20 ans en arrière, commencerais-tu à écrire plus tôt ? Marie Aline : J’aimerais répondre oui, parce que commencer aussi tard n’est pas glamour pour des éditeurs ayant pignon sur rue. Ils privilégient souvent des autrices de 30/45 ans. Il y a 20 ans, c’est, à 3 ans près le moment où j’ai créé mon blog (2008) donc finalement, il faudrait que je retourne 30 ans en arrière ;) Ce que je ferai par contre, c’est que je me projetterai en tant qu’écrivaine plus tôt, parce que c’est là que se situe la différence. Je pensais qu’écrire n’était pas un métier, si j’avais pensé le contraire, alors les choses auraient peut-être été différentes.
Comment vous trouvez les idées ? Mélanie. Pour Un tango pour Doro, dans l’histoire familiale de mon amoureux, dans des textes écrits par son grand-père et conservés par certains de ses petits-enfants et dans ce qu’on m’en a raconté. Sinon, il y a toujours une question qui vient me hanter et autour de laquelle je gravite petit à petit. Ça met souvent des années avant de devenir un roman. Par exemple pour La maison sur la place, la question “a-t-on le droit de retomber amoureux très rapidement après un veuvage” me hantait depuis 2014. Sinon, il y a les photos. Récemment j’expliquais à mon dernier fils que telle scène ou telle autre dans Un tango pour Doro provenaient de photos. Beh, oui, je n’ai jamais crapahuté sur les sentiers pyrénéens en février 1936.
Récemment, j’ai vu la photo d’un couple sur IG et je sais qu’elle sera dans une scène. Où? Quand? Je ne sais pas encore, mais c’est certain.
Combien mettez-vous de temps pour écrire un roman ? Audrey Une fois que j’ai fini de tourner autour de la question initiale, il me faut environ dix-huit mois à deux ans.
Reviendras-tu à l’auto édition ? Gilbert. Oui, sans doute. Je crains que mes romans qui se déroulent à Héyo ne plaisent qu’à moi et aux lecteurs.
Quel est le personnage secondaire qui vous a le plus surpris en prenant sa propre direction dans votre récit ? Nathalie. Dans un Tango pour Doro, c’est Nuria. Au départ, je n’avais pas du tout imaginé ça pour elle …
Si les personnages de vos différents livres pouvaient se rencontrer, quelles dynamiques intéressantes pourraient émerger ? Claude. Ils feraient une fête républicaine autour de la Retirada à Héyo. Sophie accueillerait Crescencio au Café d’Ici et il y ferait des churros, Doro et Hermine papoteraient de plantes guérisseuses dans le jardin de la maison. Et Guy sèmerait des graminées.
Si vos livres pouvaient changer une seule chose dans le monde, quelle serait-elle ? Je ne sais pas. Malheureusement les livres n’ont pas ce pouvoir durable de changer les choses.
Quel est le livre qui vous a fait réaliser que vous vouliez devenir écrivain ? Qu'est-ce qui vous a tant marqué ? (question récurrente). Il y en a deux : L’agence de Lorraine Fouchet et La consolante de Anna Gavalda. Ce qui m’a marqué c’est sans doute la simplicité de l’écriture et le fait que ça racontait des histoires “normales” dans des endroits normaux. Pas de grand héros qui font des trucs invraisemblables, pas d’endroits de rêve non plus.
Quel est le "luxe" le plus inattendu que l'écriture vous ait apporté (qui n'est pas nécessairement financier) ? Le temps, le droit à la flânerie, au rêve, les rencontres avec les autres (aucune crainte, le luxe de l’écrivain n’est certainement pas financier ;)
Quel est le mot que l’on retrouve le plus souvent dans votre texte ? Pour Un tango pour Doro, je ne sais pas, il faudrait demander à Céline ma correctrice. Pour le roman que je suis en train de travailler, j’ai bien peur que ça soit “mais”.
Avez-vous des "grigris" ou des objets fétiches qui doivent absolument être présents lorsque vous écrivez ? Si oui, quels sont-ils et quelle est leur histoire ? Une minuscule fée clochette en plastique qui me regarde et les pots de confiture de ma grand-mère dans lesquels je range mes stylos quatre couleurs qui montent la garde.
Si vous pouviez téléporter votre bureau n'importe où dans le monde (ou même hors du monde) pour écrire, quel endroit choisiriez-vous et pourquoi ? N’importe où du moment qu’il y a les gens que j’aime pas trop loin.
Si vous deviez choisir une seule couleur pour représenter le style d'écriture de votre dernier livre, laquelle serait-ce et pourquoi ? Rouge. Passion, Espagne, sang, tango.
Imaginez que vos lecteurs puissent vous envoyer des "émoticônes" pendant leur lecture. Quelles seraient les émoticônes les plus fréquentes pour votre dernier livre ? 😢😭💃🏻
À quel moment précis savez-vous qu'une idée vaut la peine d'être développée en livre ? Au moment où je trouve un titre. Une idée sans titre ne deviendra jamais un roman.
Avez-vous déjà envisagé d'abandonner un projet en cours de route ? Oh oui… et je l’ai fait (3 fois) !
Comment gérez-vous la solitude inhérente à l'écriture ? Je n’ai pas d’agent auprès de qui me lamenter, alors je débriefe avec ma maman presque chaque soir, avec Valérie mon amie d’écriture tous les vendredis et avec mes copines d’apéro (pas assez souvent)
Comment luttez-vous concrètement contre la procrastination ? Je ne lutte pas, elle fait partie inhérente du travail de l’écrivain. Pendant que je procrastine, j’ai l’habitude de sire que je travaille aussi. Il faut ce temps pour que les choses se mettent en place.
Si votre livre devenait viral sur les réseaux sociaux avec un "challenge" associé, quel serait ce challenge (qui, et espérons-le, ne serait pas dangereux) ? Quelques pas de tango.
Je vous souhaite un bon week-end et vous embrasse
Nathalie
C'est fou cette histoire de titre. Pour mon projet en cours, j'ai toujours eu un titre de travail qui me plaisait énormément. Et puis au moment de boucler le deuxième jet et de le relire avec les bêtas lectrices, j'ai pris conscience qu'il racontait exactement l'inverse de ce que je raconte dans cette histoire. Tous les concepts qui fonctionnaient avaient déjà été pris sous une forme ou sous une autre. Je suis resté bloquée hyper longtemps, tant que je n'avais pas trouvé le titre qui fonctionnait, je n'arrivais pas à enclencher mon cerveau en mode réécriture... Je n'ai pas encore attaquer la V3 mais maintenant que j'ai une formule qui fonctionne, je sais où je vais... Toi tu as besoin d'avoir le titre dès le départ ?
Est ce que l'une de tes réponses nous indique un troisième tome à Heyo 🎉❤️ ?
En tout cas j'ai adoré cette newsletter