Chère lectrice et cher lecteur,
J’espère que vous allez bien…
Moi, je ne sais pas trop. Avoir vu, cette semaine, un Zuckerberg inquiet que la société se démasculinise aurait dû me faire rire aux éclats, pourtant, il m’a sidérée.
Bonjour,
Je suis Nathalie LONGEVIAL, romancière, éditrice externe et coach en écriture. Bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”. Nous accueillons aujourd’hui parmi les abonnés à la newsletter : Guillaume, Sophie, Camille, Isabelle, Béatrice et Cath.
Bien sûr, Marc Z n’a pas explicité si cette crise concernait les avatars en réalité virtuelle de son Metaverse – ces silhouettes légèrement flippantes qui flottent sans jambes – ou s’il s’agissait d’une énième théorie de café-philo destinée à titiller les conservateurs. Quoi qu’il en soit, on imagine bien Mark, dans son sweat à capuche, en train de répéter devant le miroir de sa salle de bains aussi grande que mon salon : « Les hommes sont en danger, mais j’ai la solution : + de stories, + de likes, et surtout + de publicités pour des barbes ‘viriles’, moi qui reste aussi imberbe qu’un môme de seize ans.”
Et si on se posait une seconde pour être sérieux (oui, juste une seconde, promis) : l’idée qu’il faudrait opposer "masculin" et "féminin" , comme deux catégories rigides et menacées, n’est-elle pas aussi datée que le premier iPhone ? On a déjà expliqué qu’il ne faut pas les opposer mais les mettre sur un pied d’égalité.
Alors, pourquoi ce soudain élan philosophique sorti de la bouche d’un milliardaire, qui peine à sourire naturellement sur une photo, et qui veut nous vendre un univers numérique, où même nos animaux domestiques auront un avatar ? Peut-être parce que ses plates-formes souffrent, elles aussi, d’une petite crise d’identité. Facebook est devenue en quelques années une sorte de maison de retraite où l’on ne croise plus que des Baby Boomers, Instagram est envahi de faux coachs de vie qui ne parlent que d’eux, et le Metaverse… eh bien, personne n’est vraiment sûr de ce que c’est, mais on sait qu’on n’a pas envie d’y être.
Ce discours est peut-être une tentative maladroite de surfer sur les débats d’identité actuels pour capter l’attention d’une audience déjà blasée par ses annonces de casques de réalité virtuelle. Non, en vérité, cela ressemble davantage à une grosse crise de jalousie assaisonnée à l’opportunisme. Ce n’est pas la première fois que Mark Zuckerberg joue les équilibristes sur la corde raide de la controverse politique. Pendant que Trump soufflait le chaud et le froid sur les réseaux sociaux, Meta a soigneusement entretenu sa neutralité de façade, récoltant au passage des montagnes d’engagement sur des contenus polarisants.
Et aujourd’hui ? Difficile de ne pas voir dans ce discours pseudo-sociologique une tentative de grignoter un peu de l’aura tapageuse d’un autre magnat de la tech : Elon Musk. Tandis que ce dernier fascine ou terrifie avec ses coups d’éclat sur Twitter (pardon, X) et ses ambitions martiennes ou de Président du monde, Zuckerberg semble coincé dans son Metaverse déserté. Ce matin là dans sa salle de bains, il a dut penser : “rien de tel qu’un sujet clivant pour essayer de rivaliser avec le roi des punchlines spatiales.”
En tout cas, la prochaine fois que Mark Zuckerberg nous parlera de "masculinité" ou de "société", il faudra se souvenir qu’il n’est ni anthropologue ni philosophe – c’est simplement un vendeur de publicités qui rêve de rendre vos émotions monétisables. Et, franchement, si la "masculinité" doit être sauvée par un post sponsorisé ou un avatar Meta… peut-être qu’il est temps de la laisser partir tranquillement, non ?
Faut-il encore rester sur Instagram et Facebook ?
C’est la question qui fâche et que je me pose. Entre la collecte massive de nos données, les algorithmes qui favorisent les controverses et, maintenant, ces discours pseudo-sociologiques où l’on fera la part belle aux fake news et autres deep face, devons-nous continuer à alimenter ces plateformes ?
Je n’ai pas de réponse. Pour faire connaître mes romans, j’ai besoin de cette vitrine. Sans elle, ils n’existent plus. Mais à quel prix ?
Peut-être que le véritable acte de rébellion serait de choisir d’autres espaces numériques – ou même, soyons fous, de décrocher totalement. Après tout, nos ❤️ et nos stories méritent-ils vraiment de servir un empire qui ne semble plus savoir quoi faire de ses propres idées ?
Sur ce, je vous laisse avec cette réflexion essentielle : Et si la vraie réVolution en 2025 était de se déconnecter ?
Je vous embrasse, à la semaine prochaine
Nathalie
Mark… homme blanc milliardaire, déconnecté (un comble) de la réalité… depuis que la finance a pris le pouvoir partout dans le monde, tout part à vau-l’eau ma p’tite dame !!
J’ai éteint la télé, je ne suis que sur Instagram, j’ai drastiquement limité son utilisation, quitter/rester telle est la question ?! La tentation de quitter est grande, et puis je me dis que je conserve le pouvoir d’en faire ce que je veux en faire, je peux continuer à m’exprimer librement, ne pas laisser toute la place aux haineux, semer mes petites graines… J’y vois aussi encore quelques safe place avec des comptes qui me font du bien (comme ici) sélectionner avec exigence les comptes suivis, y trouver des newsletter, des podcasts inspirants, motivants, engagés… rester et garder le pouvoir ? Ma solution (pour le moment)
Je rêve d’un monde sans réseau. Je veux dire sans Facebook et Instagram et les autres. Je rêve d’un monde où les courses aux likes n’existent plus. Je rêve d’un monde où la valeur des gens est calculée selon eux, leur honnêteté, leur honneur, leur droiture, leur empathie. Et non le nombre des followers.