« Il n’y a pas moyen d’être une mère parfaite, et un million de façons d’en être une bonne » disait Jill Churchill.
Quand je suis devenue mère, j’avais 22 ans et demi (à cet âge-là, croyez-moi, les demies, ça compte). Je ne savais pas grand-chose de ce que c’était, sauf que j’avais envie, ou peut-être besoin, de le devenir pour grandir et m’affranchir du regard de mes parents.
Dieu merci, à cette époque les réseaux sociaux n’existaient pas et la pression que l’on mettait sur les mères, si elle existait, ne m’atteignait pas. La mienne de mère, et celle de mon mari me donnaient des conseils, que j’écoutais vaguement, tout en n’en faisant qu’à ma tête. Bien sûr, j’avais envie d’être une bonne mère, mais j’ignorais ce qu’il convenait de faire, alors, j’ai fait avec ce qui venait : mon intuition. Ma grand-mère, qui me regardait faire avec des yeux ronds, à me voir me rouler avec ma fille ainée sur le tapis de son salon, à répondre à la moindre de ses sollicitations et la faire suivre absolument partout, même dans le salon de coiffure où mon mari et moi travaillions, m’a dit un jour « Je crois que tu vas faire du bon travail ». Je n’étais pas très convaincue parce que si elle était une grand-mère géniale, je sentais, qu’elle n’avait pas été la mère que la mienne aurait voulu.
Mon intuition, donc, me disait d’écouter, alors, j’ai beaucoup écouté. J’ai beaucoup partagé et, je crois, beaucoup aimé aussi. Ça, ça a été la base, parce que je n’ai pas été la même mère pour chacun de mes enfants. Je crois bien que si on les interrogeait, ils vous parleraient chacun d’une mère différente. Et vous savez quoi ? Je trouve ça merveilleux : il y avait donc plusieurs façons d’être une mère suffisamment bonne, tout en restant soi-même. On dit qu’on est tout neuf dans le regard d’un bébé, on ne sait pas à quel point !
Ne nous voilons pas la face, j’ai beaucoup douté aussi : faut-il l’habiller en pantalon ou en robe ? Faut-il aller voir le gamin qui l’emmerde à la récré ? Faut-il se lever de table quand la prof dit qu’elle ne sait pas ce qu’on va pouvoir en faire (oui, il faut se lever). Qu’est-ce que j’ai loupé pour qu’on en arrive là, pourvu que le conducteur du bus scolaire ne soit pas ivre ou sous médocs, c’est grave si elle passe ses journée en treillis, un Nerf en bandoulière, juchée sur des rollers, va-t-elle devenir un tueur sanguinaire à roulettes ?… Bref.
Soyons honnêtes : j’ai aussi beaucoup merdé et je merde encore. Mais je crois que c’est la règle du jeu quand on est mère.
Quand j’étais jeune, je voulais être Linda Hamilton Alias Sarah Connor dans Terminator qui éduque son fils pour qu’il devienne un guerrier. Bon, force est de constater que ça n’a pas vraiment fonctionné. Et heureusement, je dirais. Mes enfants sont des gamins exceptionnels, mais loin d’être des tueurs. Ils sont empathiques, sensibles et bienveillants et finalement, c’est déjà pas si mal.
L’idée de la mère parfaite est venue me titiller lors de l’adoption de mon dernier enfant. Dans le regard des gens, je l’étais devenue alors que sa mère biologique, n’était qu’une horrible sorcière. Je n’ai jamais pensé à elle de cette façon. Jamais. Je l’ai toujours dit haut et fort à qui voulait l’entendre. Dernièrement, je ne sais plus comment c’est venu sur la table, nous avons abordé la question avec Tanh et à nouveau je lui ai affirmé que sa mère biologique avait elle aussi été parfaite. Elle lui avait donné la possibilité de vivre, de grandir et d’être soigné et avec tout ce qu’on a appris sur elle lors de notre retour au Vietnam, on peut vraiment la considérer comme une bonne mère. Chaque année, au moment de la fête des mères, je ne peux m’empêcher de penser à elle et de la rassurer en pensée, parce qu’elle restera à jamais celle qui lui a donné la vie.
Je crois que chacune à notre niveau, on fait ce qu’on peut, on tâtonne, on apprend, on se plante mais toujours, on essaie de bien faire.
Tu sais pourquoi tu es une bonne mère, m’a dit Tanh quand nous avons évoqué le sujet de ma newsletter ? Parce que tu m’aimes.
Et pour vous, c’est quoi être une bonne mère ?
Ps: Cette newsletter est un peu courte, un peu décousue aussi, peut-être plus intime encore que les précédentes, mais j’avais à cœur de l’écrire, j’espère qu’elle vous aura plu.
Ce qu’en disent les copines
(merci d’être plus nombreuses chaque vendredi à participer à cette partie collaborative) (j’adore vous lire)
Émilie : J’aime croire qu’une mère suffisamment bonne, c’est une mère qui doute.
Anne-Laure : c'est une mère qui ... eh bien je ne sais pas. Il n'y a pas forcément de check list.... une mère qui n'impose pas ses injonctions? Qui fait de son mieux quand elle peut? Qui écoute? Qui se questionne? Qui aime à sa manière? Qui... je ne sais pas.... mais ça m'intéresse.
Cécilia : je ne sais pas si je suis une mère suffisamment bonne, je l’espère, je tente de l’être…on ne m’a pas trop montré le chemin alors j’improvise, avec beaucoup d’amour, de respect et de bienveillance j’assiste au cadeau de voir mes filles devenir des femmes, faire leurs choix que j’accompagne sans jugement, à l’écoute in case of an emergency !
Soukhaina : Une maman qui fait de son mieux 🙂
Nathalie : Une mère suffisamment bonne fait de son mieux avec son vécu et ses émotions. Pour moi, l'important est de rester attentive et toujours à l'écoute, même quand ils grandissent et commencent à voler de leurs propres ailes.
Amal : Je crois que c’est le lien le plus délirant de la vie et quelque soit la situation .
Gaëlle : Je me suis épuisée à vouloir être une mère parfaite jusqu’à ce qu’on me dise exactement ça : « être une mère suffisamment bonne ». Pour moi c’est choisir ses combats et faire juste du mieux qu’on peut en restant soi. Avec nos faiblesses et nos forces insoupçonnées ☺️
Élodie : C’est la mienne
Aurélie : C’est celle qui essaye
Sylvie : Aucune maman n’est parfaite, et toutes essayent d’être suffisamment bonne.
Alice : C’est une femme qui ne renonce pas.
Langarika : tout un programme C'est comme être femme : ce n'est pas écrit. On essaie de l'être au mieux sans l'être exclusivement. On essaie de s'adapter sans se perdre...Être là et s'effacer en même temps.
Véronique : Une maman bien dans ses baskets, heureuse d’être avec ses enfants.
Nathalie : En tant que maman d’une fille de 26 ans, je follow le précepte des parents de mon amie Manuela qui disaient quand on avait 15 ans : « on fait des enfants pour leur apprendre à voler de leurs propres ailes » car même si j’ai la chance d’avoir une mère aimante et toujours dévouée à ma cause à 92 ans, à 53 ans je ne sais toujours pas voler ;-)
Sophie : faire de mes enfants ma priorité tant qu'ils sont petits (sans pour autant m'oublier) être une maman a l'écoute et faire de mon mieux chaque jour c'est une remise en question permanente mes enfants sont mes plus grands enseignants 🙌❤️
Camille : Penser définitivement notre vie autrement , je crois qu' on est toujours connectée avec nos enfants , grands ou petits ; les aimer et les respecter en tant qu' individu à part entière , les accompagner en s’efforçant de ne pas les juger, être dans la vérité toujours ....cela me semble juste pour me considérer comme suffisamment bonne...
Ben mince mon commentaire d’hier s’est encore perdu... j’ai du l’écrire sans l’envoyer. Une bonne mère ? Une mère qui accepte d’être imparfaite , tout autant que son enfant.
Sincèrement je ne sais pas si on peut ajouter "bonne" à mère. On fait ce qu'on peut. J'ai eu ma 1ère fille à 20 ans sans rien savoir de la maternité ni des engagements que cela supposait et J'ai persévéré. C'est à eux de dire ce qu'ils pensent de leur mère, différente pour chacun.
Bonne fête à toutes