Bonjour et bienvenue dans ma newsletter : “From Baiona with love”.
Si tu la reçois aujourd’hui, c’est que tu t’y es abonnée via mon compte Instagram ou par mail. Tu peux, à tout moment, choisir de te désinscrire en cliquant sur le lien, en bas de la newsletter.
Cette semaine, pas d’audio. Après plusieurs essais je n’y suis pas parvenue et vous m’en voyez désolée pour celles qui préfèrent cette formule.
Mes très chères lectrices,
Vous avez passé le cap de la cinquantaine il y a quelques jours, semaines, mois ? Vous vous en approchez dangereusement ? Je les ai passés il y aura cinq ans ce mois-ci, et à ce moment-là, j’avais entrepris sur mon blog une série d’articles sur l’art d’avoir cinquante ans. J’avais trouvé le terme Quinqua Power parfaitement adapté à la situation, parce que malgré les fragilités que l’on ressent à l’approche de la date fatidique, j’avais ressenti aussi une force particulière m’envahir. Une espèce de plénitude, peut-être pas de la sérénité, mais de la plénitude, oui : j’étais arrivée jusque-là sans perdre ce qui faisait mon essence et en sachant ce que je ne voulais plus (faute de vraiment savoir ce que je désirais réellement). Parce que mon Birthday approche à grand pas, et que je continue à refuser le coup de baguette magique qui nous fait disparaitre à cet âge-là, je me suis dit qu’un petit retour sur les essentiels de la Quinqua pourrait avoir du bon cet été, ne serait-ce que pour faire progresser le mouvement de fond qui semble à l’œuvre.
Tu occuperas le territoire : Et le territoire de la quinqua est XXL. Terminé le combo “boulot, enfants, dodo”, n’en déplaise à tous ceux qui voudraient nous invisibiliser pour tout un tas de mauvaises raisons : la ménopause et donc la fin de la procréation ou la ménopause et notre silhouette qui ne correspond plus aux canons véhiculés par les médias, et notamment ceux lus par les femmes, ce qui pour moi, est absolument incompréhensible et dégradant pour l’image de la femme de cinquante ans. Les nouvelles égéries, que l’on voit apparaitre sur la toile, font le travail de fond mais elles ne doivent pas être l’écran de fumée qui cache celles que nous sommes : non, ça ne suffit pas que trois au quatre femmes arborent les cheveux gris et leur corps de femme qui a vécu dans les médias. Il faut que nous nous en emparions pour poursuivre ce mouvement dans la vie réelle et pour occuper un territoire inexistant.
Tu aimeras beaucoup : À commencer par toi ! Oui ton corps change et évolue, et c’est souvent irréversible. Pas besoin de répondre aux injonctions si ça ne te convient pas, parce que l’essentiel est de faire ce qui te convient. À toi. Tu veux continuer à faire ton noir corbeau toutes les trois semaines ? Fais-le ! Tu ne veux plus de coloration : pas de problème. Et le régime ? Rien qu’une obligation de plus, à rendre le corps le plus attractif possible pour la gent masculine. J’ai envie de te dire : fais comme tu veux et surtout comme tu peux. On a la chance d’être à une époque où il est possible de trouver de la joie et du plaisir dans les vêtements, il s’agit simplement de changer son angle de vue et sa vision de soi. Si une paire de chaussures ne te va pas, tu ne vas pas dire à tes pieds qu’ils sont nuls et moches ? Et bien pour les vêtements, c’est pareil, ce n’est pas ton corps qui ne va pas, ce sont les vêtements qui ne sont pas adaptés à ta morphologie. Aime les autres. Aussi. Parce qu’aimer, ça fait plus de bien que l’inverse.
Tu forceras le respect : Tu es celle qui a connu les voyages de sept heures en voiture sans que papa ne s'arrête une seule fois sur le trajet, sans qu'aucun enfant ne soit accroché à l'arrière (et même les adultes à l'avant) et que même quelques fois, ton frère dormait sur la lunette arrière et ta sœur au sol. Tu es celle qui a connu les voitures remplies de fumée de cigarette (même quand il y avait des enfants à l’intérieur), celle qui ne lisait pas la liste des ingrédients sur les paquets de bonbons et se foutait complètement qu'il y ait des E machin, celle qui a connu la télé en noir et blanc, avec une seule chaine dont les émissions débutaient à 19 heures. Tu es celle qui a pris la pilule et fumé en même temps sans que personne ne trouve rien à redire (pas moi, hein, je n’ai jamais fumé) et celle qui a commencé à aimer en pleine crise du Sida. Tu es forte, tu as résisté à tout ça, tu es encore en vie : continue !
Tu diras le fond de ta pensée : plus on vieillit plus on s'approche de l'essentiel, et on le dit. C’est sans doute le meilleur conseil qu’on m’ait donné. J’avais quarante-huit ans, je déjeunais au Mexique avec la belle-soeur de ma belle-soeur. Elle m’a dit : à cinquante ans, j’ai compris une chose, je veux arrêter de subir les gens que je n’ai pas envie d’avoir dans ma vie. Et comme le dit si bien Amal : évite de parler aux cons, ça les instruit !
Tu désireras et tu jouiras : À cinquante ans, ce n’est pas tant qu’on est moins désirable, me semble-t-il, c’est surtout qu’on nous dit que notre temps est passé et qu’on ne doit plus désirer, comme si l’âge abolissait toute possibilité de désir sensuel et sexuel. Libérées de l’injonction à procréer, il est temps de penser à nous. Il n’y a pas d’âge pour jouir, d’autant que maintenant, on commence à se connaître. La pudeur vient souvent se loger dans le regard que l’on porte sur soi, alors regarde-toi. Voilà, le premier pas est fait. Restent tous les autres. Souvent, dans les photographies de mode, quand on a la chance de tomber sur une photo de Caroline Ida Ours par exemple, on la verra seule ou entourée d’autres femmes issues de générations plus jeunes. Quand nous montrera-t-on des femmes de cinquante ans (et plus) accompagnées d’ hommes sur papier glacé comme on le voit pour les plus jeunes ? Oui, à cinquante ans et plus, on a encore envie de la proximité des autres corps et le désir n’est jamais moche ou sale. De quoi parle t-on ? D’amour et on doit en voir toutes les représentations. Ça s’appelle l’imaginaire collectif et c’est un problème qui concerne toutes les femmes, pas uniquement celles de 50, 60 ou 70 ans : notre valeur ne doit pas être indéxée uniquement sur la possibilité de procréer et la quantité de rides autour des yeux.
Tu afficheras ta force tranquille : 50 ans c’est l’âge de la puissance, de la maturité physique, professionnelle et émotionnelle. On arrive à un âge où on a la capacité de réaliser des projets, parce qu’on en a les moyens financiers, intellectuels et aussi parce qu’on a de l’expérience. On a gagné tout un tas de compétences qu’il est temps de mettre en œuvre. On travaille, on nourrit des projets créatifs, on a une vie amoureuse, on éprouve du plaisir. Il faut rendre légitimes l’activité, l’énergie et le désir des femmes de 50 ans. En ce moment, j’ai l’impression qu’il y a un trou noir pour les femmes de 50 ans et qu’elles réapparaissent soudainement vers 65 ans. N’attendons pas quinze ans pour oser nous montrer et dire qu’on existe.
Tu honoreras ton corps : Désirante, désirable et vivante, voilà les termes qui qualifient les femmes de cinquante ans. On n’est pas moins une femme au simple fait que nos hormones nous emmènent sur un autre chemin que celui qu’on a connu jusque-là. J’ai été assez étonnée (pour ne pas dire franchement en colère) quand je suis allée voir ma sage-femme lors du passage de la ménopause. Elle a une trentaine d’années et partout dans son bureau il y a des faire-part de naissance. C’est chou, bien sûr, mais, alors qu’on explique aux femmes enceintes toutes les transformations que leur corps va subir pendant neuf mois, voire une année, il n’a été question de rien pour le mien. J’ai posé des questions restées sans réponse. Je l’ai sentie gênée, elle a arrêtée de me regarder pour griffonner sur un bloc. J’ai peut-être une mauvaise sage-femme mais, pour en avoir parlé avec des amies, elle n’est pas la seule. Alors, j’ai envie de te dire: réinvente ton âge et réapproprie-toi ton corps. Il n’y a que toi qui peux le faire.
Tu riras beaucoup : d'abord parce que ça fait du bien, mais aussi parce que c'est le meilleur anti rides bio que je connaisse et parce que ça fait moins de dégâts sur le mascara. J’en parlais dans une de mes précédentes newsletter, avec l’âge, la propension au rire disparait. Je ne sais pas à quoi ça tient. Est-on blasée ? A-t-on le sentiment d’avoir tout vu, tout éprouvé ? Est-ce parce qu’on nous a obligé à rester discrète ? Et si on le retrouvait ce rire tonitruant qu’on nous a appris à cacher ? Et si on le laissait éclater ? Chiche ?
Tu cultiveras ton mystère : Si nous devons demeurer invisibles, j’ai envie de penser qu’à l’abri des regards, des normes et des diktats liés au désir masculin façon vieille école, nous pouvons nous réinventer à notre guise. “Pour les femmes, en particulier, le dernier âge représente une délivrance: toute leur vie soumises à leur mari, dévouées à leurs enfants, elles peuvent enfin se soucier d'elles-mêmes”, écrivait Simone de Beauvoir. Yes, we can ! Alors, je cultive ma part de mystère : je dis que j'ai 57 ans et une double vie. Mon interlocuteur se perd en conjectures : OK, elle ne triche pas sur son âge, mais qu'en est-il de sa double vie ?
Tu rêveras encore : parce que tout reste possible à cinquante ans (et après). Un monde est à conquérir et c’est à nous d’ouvrir la voie, dans une chaîne de femmes qu’il faudrait inventer pour exister en-dehors des représentations masculines ou médiatiques classiques. Rêve : réinvente-toi et réenchante ton quotidien. Fais ce que tu as toujours eu envie de faire : de la danse classique, partir autour du monde, écrire des livres, passer le permis moto et porter un blouson en cuir, monter sur scène, sculpter l’acier, apprendre le tricot ou le jardinage, te mettre à la poterie ou au tricotin, fabriquer des gâteaux à faire se damner un professionnel, créer un Podcast, enregistrer des livres en audio, débuter le tango, devenir championne de culturisme, se mettre au surf ou au slam, écumer les vide-greniers, parler aux arbres, devenir championne de pêche à la truite, porter des bikinis ou préférer se mettre au nudisme, commencer le piano, devenir soprano, tout quitter pour recommencer ailleurs, avec quelqu’un d’autre… peu importe, sauf que personne ne le fera pour toi. Ça, à ton âge, tu l'as bien compris.
Ce qu’en pensent les copines :
Emmanuelle : de l’amour
Amal : En place 1 de mon top 5 d’écologie et hygiène de vie de quinqua : la méthode Audiard père : éviter de parler aux cons, ça les instruit .
Pardon my French 🫣
Claude : Trop loin le quinquantième, quand tu en seras au septuatième on verra 😂
Cecilia : Mon credo number one : SE FOUTRE LA PAIX et SELFLOVE 🫶🏻
Barbara : La quinqua que je suis n'a plus envie de perdre son temps et n'a plus envie qu'on lui casse les pieds. Et pourtant...
Chrystel : Un quinqua ça peut ralentir mais rien ne l’arrête :
Quinqua power !!
Je serai ravie de lire vos retours sur ces dix commandements et de retrouver les vôtres en commentaire.
Je vous embrasse,
Nathalie
Le voyage en voiture du 3 c’est le même vécu pour moi. On a fait Vendee Montpellier d’un trait. Moi et ma soeur, 7 et 6 ans et mon petit frère 2’ans qui se tenait débout sur la banquette arrière!!!
Quant aux commandements j’ajouterai “regarde devant , pas derrière”. Il reste encore tellement d’années devant soi (si la santé le permet bien sûr) autant en profiter et imaginer des projets.
Merci pour une nouvelle newsletter pleine d’échos et de bons mots
Merci mille fois pour ta newsletter pleine de joie et d’optimisme.
Du haut de mes 57 ans tout me parle 😊 Ce que j’ai envie d’ajouter : ne renoncer à rien, ni à être coquette, ni à apprendre encore et encore, ni à explorer. J’ai souffert à 50 ans pile d’avoir la sensation de ne plus plaire. Au fil des années, j’ai appris a ne plus attendre et à écouter mon corps. A 57 ans, je me sens libre et bien dans ma peau et ça joue beaucoup sur le regard des autres. Bonne journée et merci de nous régaler avec tes mots.